Des dégâts mais la mort n'était pas au rendez-vous !
Les habitants de la cité Comico ont vécu une grande frayeur hier avec l'écroulement spectaculaire d'un bâtiment R+4 en construction. Aucune perte en vie humaine, mais la violation des normes de construction est plus que jamais à l'ordre du jour.
C'est aux environs de 10h hier qu'un bâtiment R+4 s'est effondré en face de la Voie de dégagement nord (VDN), semant la peur et la panique aux alentours de la cité Comico. Abdoulaye Diallo, propriétaire d'une boutique endommagée à côté de l'immeuble, raconte avoir vu le bâtiment s'écrouler sous ses yeux. Il se considère comme un miraculé de ce drame qui aurait pu être mortel. ''Je ne me suis rendu compte de rien au moment des faits. J'ai juste entendu les cris des gens et avant que je réalise ce qui se passe, l'immeuble est tombé et a détruit nos marchandises'', explique-t-il. ''Comme je suis près des lieux, j'ai aidé mon frère à sortir'', poursuit-il. Plus ou moins choqué, il s'empresse de rendre grâce à Dieu car lui comme d'autres personnes auraient pu perdre la vie. Heureusement, au moment des faits, il n'y avait aucun ouvrier à l'intérieur.
D'après les propos d'Ousmane Diop, inspecteur général de bâtiment, l'état des dégâts prouve que cet immeuble a fait les frais de matériaux de construction non adaptés et de dimensionnement des éléments porteurs, à savoir la fondation, les poteaux et les poutres. Il s'y ajoute une mauvaise qualité du fer et le défaut de qualification des ouvriers. Pourtant, c'est pour éviter la survenue de tels drames que l’État a édité un code de la construction qui détermine de manière claire les normes à respecter.
De ce fait, selon M. Diop, pour construire un immeuble, le propriétaire doit avoir une autorisation de construire, disposer obligatoirement des plans de béton approuvés par un bureau de contrôle, souscrire à un contrat de suivie et à une police d'assurance. «Malheureusement, déplore-t-il, ces dispositions réglementaires ne sont jamais respectées par la population.» Cette énumération lui permet de soutenir que l'Etat a fait ce qu'il devait faire en établissant les dispositions nécessaires et préalables à tout projet de construction, mais le problème se situe au niveau des propriétaires, souligne-t-il, affirmant que le premier contrôleur d'un chantier doit en être son propriétaire, celui-là même qui investit son argent et qui a tout intérêt à respecter les normes constructives.
Présent sur les lieux, Cheikh Guèye, premier adjoint au maire de Dakar, a interpellé tous les acteurs du bâtiment et de l'établissement public à se retrouver pour échanger autour de ce phénomène des immeubles qui s'effondrent. Mais avant tout, dit-il, il est primordial de procéder à l'application des textes et des sanctions qui sont prévues en cas de défaillance et de non respect en matière de construction de bâtiment. Le propriétaire de l'immeuble et les techniciens doivent-ils trembler déjà ?
DJIDI DIARRA
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