Karim Wade devant le procureur spécial aujourd'hui
Le vendredi 13 septembre dernier, Karim Wade a fait face au procureur spécial. Au sortir de cet entretien de deux tours d'horloge, le procureur spécial Alioune Ndao l’avait mis en demeure de justifier 98 milliards de francs Cfa. Un pactole qui représente le cumul de fonds placés sur 24 comptes bancaires établis dans la principauté de Monaco. Selon la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), ces comptes appartiennent à des sociétés et des personnes physiques soupçonnées de servir de prête-nom à l’ancien ministre d’État. Ce délai d'un mois a expiré, et c'est aujourd'hui que l'ancien ministre de la Coopération internationale devra fournir ses réponses à cette deuxième mise en demeure. Selon nos sources, le fils de l'ex-président rejette tout en bloc, alors que du côté du pouvoir, on semble tenir du ''solide'', surtout par rapport à la société Aviation handling services (AHS), aujourd'hui sous administration provisoire.
On se rappelle que dans sa première mise en demeure, le procureur spécial avait demandé à Karim Wade de justifier 694 milliards de francs Cfa. Un patrimoine que l’ancien ministre d’État aurait notamment bâti à travers plusieurs sociétés immobilières et aéroportuaires. Mais surtout sur une filiale de DP World, basée à Dakar et dont la valeur représente la moitié de son patrimoine présumé. Cette nouvelle mise en demeure vient donc s’ajouter à ce patrimoine. Toujours est-il que les avocats de Karim Wade soupçonnent une manœuvre juridique, qui permettrait au procureur spécial d’obtenir, selon eux, un nouveau mandat de dépôt de six mois. Mais la balle reste dans le camp du procureur spécial qui va décider s'il y aura une nouvelle inculpation. A noter aussi, comme nous l'annoncions dans notre édition du week-end, que Karim Wade doit passer demain mardi devant le juge de la commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite, après Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo qui, lui, est attendu devant le juge aujourd'hui. Ces auditions sont liées à la première mise en accusation. Il faut aussi relever que les auditions s'accélèrent du fait qu'on s'approche du 17 octobre qui boucle les 6 mois prévus par la loi, pour mener l'instruction.