Le vigile de la SNAT trahi par son train de vie dispendieux
Vigile à la Société nouvelle des auxiliaires de transport "SNAT SA", Cheikh Saliou Mbacké Sall a été traduit, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour le vol de la somme de 10 millions de francs CFA.
Le 26 août dernier, l’agent comptable de la Société nouvelle des auxiliaires de transport ‘’SNAT SA’’ est tombé des nues lorsque, entrant dans son bureau, il constata que le coffre était ouvert. Craignant le pire, il interpella un de ses collègues qui confirma le vol, révélant que dans le coffre qui contenait 11,9 millions de francs CFA, il ne restait plus que la somme de 1,9 million de francs CFA. Ils se rendirent à l'évidence que les 10 millions avaient été dérobés des caisses, durant le week-end. Soumis à un interrogatoire, tous les employés clamèrent leur innocence. Sans désemparer, les responsables de l’entreprise continuèrent à surveiller les moindres faits et gestes des agents.
C’est ainsi que leurs soupçons se portèrent sur Cheikh Saliou Mbacké Sall, le vigile qui était en service la nuit pendant laquelle le vol a été commis. Subitement, il se mit à mener un train de vie dispendieux. Il commença à venir au travail sur une moto neuve. À l'approche de la Tabaski, il se permit même d’organiser une ''opération Tabaski''. D’après les mentions du procès-verbal, du matériel électroménager neuf a été découvert, lors de la perquisition effectuée chez le suspect. Il s’agit de deux motos, d’un écran plat d’une valeur de 400.000 francs CFA, d’une chaîne à musique High-Tech de 300.000 francs CFA.
Invité à justifier l’origine de tout ce matériel, le vigile confessa le vol. Revenant sur les faits, il a confié avoir subtilisé la clé du bureau où se trouvait le coffre dans le véhicule de l’agent comptable. ‘’Un jour, il m’avait envoyé et j’en ai profité pour dupliquer les clés’’, a déclaré le vigile à l’enquête. Il a déclaré qu’après le vol, il a défoncé la fenêtre du bureau pour faire croire qu’il s’agissait d’une personne extérieure. S’agissant du butin, Cheikh Saliou Mbacké Sall a reconnu avoir acheté le matériel avec l’argent volé. ‘’Le reste de l’argent, j’ai en offert à ma mère, à des amis et j’ai acheté des habits pour ma sœur pour les besoins de la Tabaski’’, a-t-il indiqué aux policiers.
''Je fais du business...''
Traduit hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol commis la nuit avec effraction, usage de fausses clés, à l’occasion du service, le vigile est catégoriquement revenu sur ses aveux. ‘’Je n’ai rien volé, car j’ignorais qu’il y avait de l’argent dans le bureau. D’ailleurs, je n’y ai pas accès’’, s’est défendu le prévenu. Mais il a été rectifié par le représentant de la ‘’SNAT SA’’. ‘’Il savait bel et bien qu’il y avait un coffre, car, c’est lui-même qui l’a déposé lorsqu’on l’a réparé’’, a indiqué M. Mbengue. Quid du matériel trouvé chez lui ? Le prévenu a allégué l’avoir acheté avec le fruit de ses activités commerciales. ‘’Je fais du business. J’achète des motos que je revends’’, a-t-il dit. ‘’Puisque votre business vous rapporte gros, pourquoi passez-vous la nuit à faire la garde pour un salaire de 70.000 francs CFA ?’’, lui a alors lancé l’un des assesseurs.
Embouchant la même trompette, le représentant du parquet a demandé au prévenu depuis quand il a commencé à travailler à la SNAT et combien il gagne. ‘’Depuis sept ans. Je gagnais 45.000 francs, maintenant je perçois 70.000 francs CFA’’, a répondu le vigile. ‘’Même avec sept ans de service, vous ne pouvez pas vous payer les deux motos qui coûtent 4,6 millions de francs CFA’’, lui a rétorqué le parquetier. Malgré ces remarques du tribunal, Cheikh Saliou Mbacké Sall a campé dans ses dénégations. C’est pourquoi son avocat a sollicité le renvoi pour faire comparaître les personnes à qui son client aurait vendu des motos. Le tribunal a accédé à la requête de Me Babacar Mbaye en renvoyant le vigile à vendredi prochain.
FATOU SY