''Je suis le même garçon qu’il y a 15 ans''
Dans un entretien avec Rfi, l’attaquant camerounais est revenu sur sa carrière dans le championnat de Russie, avec Anzhi Makhatchkala, et en équipe du Cameroun. Il affirme, entre autre, ne pas être motivé par l’argent et être resté le même.
Pourquoi être allé jouer en Russie?
Après avoir connu des victoires, j’ai voulu marquer les esprits. J’ai voulu repartir à zéro…
Vous aviez tout gagné dans les grands clubs et vous étiez au sommet de votre art…
Je suis toujours au sommet de mon art!
Mais on ne voit plus rien désormais, Samuel…
Je n’ai peut-être plus cette visibilité. Je voulais continuer à m’amuser d’une certaine façon…
Vous vouliez continuer à gagner de l’argent. C’est plus l’argent qui vous a fait partir là-bas. Avec 20,5 millions d’euros par an, pendant trois saisons, vous vous dîtes que vous pouvez vous passer des projecteurs.
Dîtes-vous qu’à l’Inter Milan, j’étais déjà le joueur le mieux payé question salaire.
Qu’est-ce qui vous fait partir là-bas en réalité?
Samuel Eto’o: Il fallait que je me positionne…
Comme l’Africain qui a le plus gros salaire?
Non, mais je devais donner l’opportunité aux jeunes Africains de rêver. Ça ne fait plus partie de notre culture: les jeunes Africains ne rêvent plus.
Mais pourquoi voulez-vous les faire rêver de Russie où on ne les voit plus?
Mais quand on parle de football, on parle toujours de Samuel Eto’o. Ceux qui m’ont recruté ne l’ont pas fait pour que je sois à la retraite.
Vous ne regrettez pas quand vous voyez d’autres joueurs briller, comme Ronaldo?
Non, ce sont des joueurs qui réussissent de grandes choses. Ce qu’ils sont en train de faire, j’ai connu ça il y a quelques années. J’ai eu une bonne raison de partir: je suis allé dans un club que personne ne connaît et je vais l’aider à arriver là-haut. C’est ma plus belle victoire.
Et y êtes-vous parvenu?
Nous jouons les playoffs…
Oui, mais vous ne gagnez pas beaucoup…
Nous venons de perdre un match, c’est vrai. Mais j’adore le risque, j’adore l’aventure. C’est ce qui m’a toujours conduit.
Vous êtes persuadé de pouvoir vous qualifier pour les Coupe d’Europe avec Anzhi Makhatchkala?
Il n’y a pas de magie dans le football. Si vous travaillez, vous avez la possibilité de gagner. […] Le Zénith Saint-Pétersbourg a gagné la Ligue Europa (en 2008). Ça veut bien dire que de ce côté (la Russie), les gens jouent bien au football. C’est vrai qu’il fait froid et que ça semble très loin aux gens. Et pourtant, c’est à deux heures quarante de vol de Paris.
Surtout quand on a son propre avion comme vous.
Samuel Eto’o: Ça ne change pas grand-chose. Je suis le même garçon qu’il y a 15 ans, quand j’ai commencé ma carrière.