Publié le 20 Jan 2014 - 13:46
MÉDINA BAYE

Une ville qui a besoin d'un souffle de modernisme

 

De par sa renommée et sa dimension spirituelle, Médina Baye est grandiose. Des centaines de milliers de fidèles viennent s'y ressourcer, à l'occasion de chaque célébration de la naissance du Prophète (Psl). La ville sainte projette donc l'image d'une ville exceptionnelle, en raison du fait qu'à l'occasion, elle réunit différentes races, différentes nationalités autour d'un même idéal : valoriser les enseignements de leur maître spirituel : Baye Niasse.

Des grandes personnalités des pays de la sous-région, en passant par des intellectuels américains, nigérians, français, ghanéens, anglais, asiatiques, béninois, entre autres, se croisent dans les rues empoussiérées de Médina Baye. Malgré leur statut ou leur rang social, tous bravent vents et poussière, en toute humilité, pour sacrifier à l'essentiel.

Seulement Médina Baye, voire toute la région de Kaolack, offre l'image d'une ville moribonde. À perte de vue, elle n'a rien d'esthétique. Elle est laissée à elle-même, avec des bâtiments vétustes qui datent de l'époque coloniale. Le visiteur est estomaqué par les images qui s'offrent à ses yeux. L'architecture de la ville contraste avec sa grandeur.

Grandiose mais modeste, disent certains fidèles. Mais Médina Baye a besoin d'une cure de jouvence, même si la Grande mosquée, inaugurée il y a deux ans, dans sa véritable splendeur, réconforte le cœur des fidèles. Dans la ville sainte, de nouvelles bâtisses donnent à la ville de petits signes de modernité. Elles portent la marque des habitants qui disposent de moyens.

L'eau y est un luxe, une denrée rare. Médina Baye a été privée d'eau durant  tout le Gamou. Certaines artères de la ville font penser à des villages d'une autre époque. L'absence d'infrastructures modernes est surprenante. Les routes impraticables donnent le tournis et suscitent une peur bleue aux fidèles qui craignent pour leur vie.

Elles sont dans un état lamentable. La traversée est pénible avec des creux à chaque coin. Même si le gouvernement de Macky Sall a pris l'engagement de les réhabiliter en 2014, elles continuent à faire monter la colère des fidèles qui ont du mal à justifier cette inertie du gouvernement sénégalais. Médina Baye continue, pour autant, à être le lieu de convergence de différentes nationalités, mais elle a vraiment besoin d'un souffle nouveau pour demeurer le symbole de l'intégration africaine.

Pour certains esprits, cela n'a rien d'étonnant, la région de Kaolack où elle se trouve se démène contre les maux qui l'assaillent et qui ont pour noms pollution, épidémies, anarchie, insalubrité, etc. Mais toujours est-il que l'architecture de Médina Baye est très différente de celle des autres villes religieuses....

Matel BOCOUM

 

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