Publié le 18 Feb 2014 - 22:10
SIGNATURE PROTOCLE D'ACCORDS GOUVERNEMENT- SYNDICATS D'ENSEIGNANTS

Les enseignants restent prudents

 

Un protocole d'accords entre le gouvernement et les syndicats d'enseignants a été signé hier. Toutefois, échaudés par le lourd passif qu'il y a entre les deux parties, les syndicalistes ne veulent pas crier victoire trop vite.
 

Élèves et parents d'élèves peuvent pousser un ouf de soulagement. Après plusieurs années de crise, l’école sénégalaise s'achemine vers une année académique sans grèves. Du moins si tout se passe bien. Le gouvernement et les syndicats d'enseignants ont signé hier un protocole d'accords portant sur 34 points, après deux ans de négociations. Toutefois, les syndicalistes restent sceptiques par rapport à son application. Le porte-parole du jour de la partie syndicale, Ibra Diouf Niokhobaye, s'est montré prudent.

''Ces accords lient de façon définitive les deux parties. Il reste maintenant son application. Comme c'est des accords réalistes et réalisables, nous osons espérer qu'on ne déposera plus de préavis de grève pour exiger leur application'', a dit M. Diouf. Si ces accords sont appliqués, tels qu'ils ont été définis, le syndicaliste assure que cela va ramener la paix scolaire et universitaire. '

'A partir de ce moment, les assises de l’éducation, qui ont commencé depuis quelque temps, vont se dérouler dans un climat de paix pour une refondation de l’école sénégalaise. Nous restons de toute façon vigilants'', a-t-il précisé. S'agissant du 11e point d'achoppement qui concerne la validation au 2/3 des années de vacation, de volontariat et de contractualisation, avec paiement de rappel, Ibra Diouf Niokhobaye a souligné qu'il ne reste que des modalités pour son application effective. Cela va coûter 1,6 milliard F Cfa à l’État.

Un comité de suivi pour suivre l’exécution du travail
À son tour, le ministre de la Fonction publique Mansour Sy a soutenu que le gouvernement n'a pris que des accords réalistes et réalisables. ''Le gouvernement, au début, avait dit qu'il ne s'engagerait pas, s'il ne les respectait pas. Sur chacun des 34 points, nous avons défini le rôle de chacune des parties. De nouvelles conditions ont été créées'', a expliqué le ministre.

Pour la mise en œuvre du protocole d'accords, les deux parties ont décidé de mettre en place un comité de suivi pour suivre son exécution. ''Chacune des parties prenantes va designer 10 représentants. Pour ce qui reste, on a mis en place des mécanismes qui vont poursuivre le travail de réflexion pour que notre école soit plus performante et arrive à des résultats qui fassent que le Sénégal occupe sa place dans le firmament des nations à venir, en ayant des ressources humaines de qualité'', a-t-il indiqué.

Échéancier
Concernant l’échéancier de ce protocole d'accords, le ministre Mansour Sy a précisé qu'il n'y a pas de point étudié, sans échéancier. ''On a défini l’échéancier de chacun des 34 points accordés. Nous avons même établi la durée de travail de toutes les commissions mises en place.

Donc, avec ce protocole signé et les mécanismes mis en place, d'ici une période même de 10 ans, l'espace scolaire sera pacifié'', a soutenu M. Sy. Mais pour les syndicalistes, à aucun moment des discussions, ils n'ont statué sur l'échéancier. ''Nous n'avons pas parlé de l’échéancier, dans la stabilité de l’école'', a dit Mamadou Lamine Dianté.

Viviane DIATTA
 

 

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