Dans l'univers du commerce du sexe
L’éducation parentale a pris une autre tournure au Mali, depuis quelques décennies. La création dans tous les coins de rue de bars et chambres de passe a atteint son paroxysme et l’on se pose la question de savoir de quoi demain sera fait pour cette jeunesse en panne de repère. La chair fraîche, l’alcool et la drogue ont pris le dessus sur les cahiers et la craie.
On ne cessera jamais d’en parler. Une activité dont vieux, jeunes, femmes mariées, rétifs, y trouvent leur compte. Chaque soir, c’est la course au sexe. Les chambres de passe poussent dans notre pays comme des champignons. Aussi choquant que cela puisse paraître, même des locaux de certaines administrations sont mis à contribution. Pour ce cas précis, il s’agit de quelques pièces que les vigiles se permettent de mettre au profit de ces travailleuses de sexe, afin d’en tirer, eux aussi, un profit. Certains de ces promoteurs de chambres de passage se plaisent à dire que c’est pour répondre à la demande croissante qu’ils font des constructions et réaménagements. Cette situation montre, au grand jour, une face cachée de l’iceberg, celle de la paupérisation de la population, condamnée à toutes sortes d’activités, juste pour pouvoir se nourrir et nourrir la famille. S’il y a un des phénomènes qui encourage depuis un laps de temps la prostitution à Bamako, c’est la prolifération des bars. La situation, malgré qu’elle dérange les riverains, semble plus profiter aux tenanciers de ces bars. Des bars se créent comme on le ferait des étals dans les marchés et rues de Bamako. Ils sont devenus les lieux de retrouvailles des prostituées.
Le quartier général de la prostitution à Bamako n’a pas perdu de son ascendant : l’Aci 2000. En effet, elles deviennent de plus en plus nombreuses, ces filles de joie qui s’adonnent au plus vieux métier du monde à Bamako. Déjà vers 19 heures, elles commencent par remplir les trottoirs de certaines rues de la capitale, des bars climatisés ou non. Un métier qui constitue le dernier recours des filles et femmes qui ne veulent rien faire avant de manger, ou qui ne peuvent faire que ça pour pouvoir joindre les deux bouts. Le quartier Aci 2000 détient la palme d’or dans ce domaine. C’est le siège de la prostitution à outrance. Reconnue auparavant comme un métier de filles venues d’ailleurs, nos sœurs se sont formées et le prix d’achat de la séance des coups de « piston » varie en fonction de la minute, de l’heure.
UNE COURSE A L'HOMME
A travers la multiplication des bars dans notre capitale, plusieurs marchés ont vu le jour pour permettre aux hommes de rencontrer des filles aux cuisses célestes. De Korfina à Yirimadio, en passant Quizanbougou, Aci 2000, Faladiè, le spectacle est édifiant. C’est à vous couper le souffle. Mais il faut être vigilant pour bien comprendre la réalité au sein de ce réseau. Chaque homme a son goût et sa préférence. La course à l’homme est rude sur le terrain. Les vieux et jeunes gars portent leur choix sur les jeunes filles dont les seins sont en parabellum et sentent encore la fleur de l’âge donc très bonnes à croustiller. Awa, moins de la trentaine, est dans ce métier depuis une dizaine d’années. De nationalité guinéenne, son lieu de prédilection n’est autre que «La Colline parfumée», un coin de l’Aci 2000 au nom décidément mal inspiré. A ses dires, elle y trouve son compte. « Je suis venue dans le métier grâce à une amie. C’est dedans que j’ai fait mes cinq enfants. Je ne me pleins pas. Chaque jour, je trouve au moins une dizaine d’hommes », a-t-elle déclaré.
Rencontrée dans un bar du nom de «Kossam» situé dans l’Aci 2000, Aïcha est mère de deux enfants. Elle est venue dans le métier après avoir perdu son mari. « Ce métier n’est pas du tout facile. A cause de mon teint, je reçois une quinzaine d’hommes par jour. Généralement, ce sont des jeunes gars. J’apprécie les damoiseaux plus que les vieux. Vraiment, je ne conseille pas ce métier à une sœur. On souffre trop. J’ai des amies qui sont mortes en plein rapport, d’autres ont été assassinées. D’autres t’amènent, passent à l’acte et refusent de te payer».
En effet, ces filles de joie étalent leur physique à qui veulent, sous des vêtements hautement séduisants, certaines laissant entrevoir leur partie intime. L’objectif étant d’arriver à séduire, au maximum, les hommes. Malgré tout ce que l’on peut en dire, cette industrie est désormais une puissance économique incontournable.
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