Les malades demandent l'introduction de la loi sur la greffe à l'Assemblée
La journée mondiale du rein a été célébrée hier par l'Amicale des insuffisants rénaux du centre ABC hémodialyse. Une occasion saisie par ces malades pour réclamer l’introduction de la loi sur la greffe au niveau de l'Assemblée nationale.
L'hémodialyse est une maladie dont le coût de traitement est très élevé. Le malade a droit à trois séances par semaine à raison de 30 000 francs Cfa la séance dans le privé grâce à la subvention de l’État qui prend en charge les autres 30 mille francs pour les kits. Ce qui fait 180 000 francs par semaine.
Cependant, cette subvention de l’État n'a pas réglé tout à fait le problème. Car les malades font face à un coût exorbitant des médicaments. Une situation qui a incité hier, à l’occasion de la journée mondiale du rein, l'amicale des insuffisants rénaux de la clinique ABC à demander à l’État d'introduire la loi sur la greffe à l'Assemblée nationale.
Selon le président de l'amicale, Badara Mbaye, la dialyse est subventionnée mais le gros problème est toujours présent. ''L'achat des médicaments reste le véritable fardeau. Il y a des injections que les malades doivent prendre chaque mois et les trois coûtent 42 500 francs. Chaque semaine, le malade prend une piqûre. Donc il faut 6 piqûres qui reviennent à 85 000 francs le mois. C'est énorme et ça grève le revenu de toute une maison», a expliqué M. Mbaye.
Sur ce, il a estimé qu'il urge que la loi sur la greffe soit introduite afin que les malades puissent être soulagés de leurs peines. ''On doit pouvoir commencer les greffes au Sénégal. Parce que c'est le soin définitif pour cette maladie. Avec l'introduction de la loi, on n'aura plus besoin de faire la dialyse, on va juste acheter des médicaments pour soulager le malade'', a-t-il précisé.
Aujourd'hui, les insuffisants rénaux ont une double peine pour se faire soigner. ''La maladie est causée par l’hypertension artérielle, le diabète et les maladies urinaires. Cela demande encore des médicaments qui n'ont rien à voir avec l’insuffisance rénale. Ce sont des maladies chroniques. Donc non seulement le patient traite la maladie du rein, mais il doit aussi traiter les autres pathologies chroniques sans compter le régime alimentaire'', a souligné Badare Mbaye.
Avec ses 80 malades dont la majorité sont des personnes démunies, le Centre ABC Dialyse cherche à leur venir en aide et s'appuie ainsi sur l'amicale, notamment «pour trouver des fonds et des partenaires afin d'acheter les médicaments pour ces malades'', a informé M. Mbaye.
Viviane DIATTA