Publié le 17 Nov 2014 - 23:45
ALIOU SOW, PRESIDENT DU MPD/LIGGEEY

‘’A part Wade, nul n’a la dignité de mon allégeance politique’’

 

En transformant ce week-end son mouvement en parti politique, l’ex-ministre des Collectivités locales, Aliou Sow, est revenu sur les véritables raisons qui fondent son action.

 

Le Mouvement des patriotes pour le développement (MPD/Liggeey) n’est plus depuis ce week-end un mouvement citoyen. Mais plutôt, un parti politique qui vient allonger la liste des formations politiques sénégalaises. Son initiateur, en l’occurrence Aliou Sow, a procédé à son lancement ce samedi au cours d’une assemblée générale constitutive. A cette occasion, les statuts et règlements intérieurs ainsi que les orientations du parti ont été déclinés.  Mais le leader du MPD/Liggeey a surtout dévoilé son intention de diriger un jour le Sénégal. 

‘’Je veux être président de la République, ce n’est pas une fixation ou une maladie comme en souffre un autre que nous connaissons, c’est parce que l’environnement hostile dans lequel je suis né, et j’ai grandi dans un village qui n’avait qu’un seul puits de 40 m, m’a révolté’’, a-t-il déclaré, avant de revenir sur les vraies motivations qui l’ont poussé à transformer son mouvement en parti politique. Et de ses explications, il ressort  que c’est parce qu’Abdoulaye Wade n’est plus candidat à aucun poste électif qu’il descend dans l’arène politique. ‘’En dehors de Wade, nul acteur politique au Sénégal n’a la dignité de mon allégeance politique, qui puisse-t-il être, que ce soit en alliance, en concurrence, en compétition ou en adversité. A son âge, il n’est plus candidat à aucun poste électif, pourquoi diable dois-je poursuivre d’autres ?’’

‘’La politique est devenue un métier au Sénégal’’

Aussi, aux dires  d’Aliou Sow, le MPD, loin d’être un parti de trop dans le landerneau politique sénégalais, est un parti qui veut jouer sa partition dans l’œuvre de construction d’un sénégal nouveau à travers une nouvelle approche de la politique. ‘’La politique est devenue dans ce pays un métier pour certains et pour ces raisons, ceux qui ont un métier sont très souvent tentés de s’en éloigner’’, déplore-t-il. Pour le leader du MPD, ‘’ceux qui détiennent les solutions aux maux de notre société sont souvent privés de place dans les instances de prise de décisions politiques au profit des maîtres chanteurs et des grands courtisans sans alternative’’.

‘’Ces derniers crient fort, insultent sans arrêt et se font calmer par des forces, des fous ou la prison parfois’’. Au même moment, ‘’les meilleurs qui n’aiment pas insulter ou se faire insulter par des moins brillants qu’eux, se laissent faire ou attendent simplement l’élection qui suit pour régler des comptes aux insulteurs’’. Ainsi, souligne-t-il, ‘’démarre l’avènement des faibles d’esprits sans moral ni défense, encore moins de compétences pour diriger des luminaires et des génies qu’ils chercheront naturellement à diaboliser, à humilier, à affaiblir pour enfin les éteindre ou les faire partir vers des destinations inconnues’’.

‘’Sans offre politique, on ne doit pas être candidat’’

Partant de ce constat ‘’amer’’, le Dr Aliou Sow a invité ses compatriotes à méditer la question que voici : ‘’comment le peuple sénégalais pourra-t-il se laisser abuser pour investir sa confiance chez des hommes et des femmes dont la démarche électorale se fonde sur la calomnie, la médisance, la délation, la manipulation et la violence sur fond d’exposition ostentatoire de richesses volées, d’un peuple systématiquement trahi et abusé’’ ? ‘’Sans offre politique claire, on doit s’abstenir de battre campagne ou de porter des ambitions nationales pour gouverner le Sénégal’’, estime l’ancien ministre des collectivités locales sous Wade. Qui poursuit : ‘’Il n’y a pas d’école pour président, il n’y a pas d’école pour ministre. L’Etat, on le maîtrise par la pratique. Et le meilleur apprenant, c’est le jeune qui apprend avec modestie et courtoisie et qui écoute les autres’’, soutient-il.

‘’J’ai refusé de voler l’argent public’’

Dans la foulée, Aliou Sow demande aux Sénégalais ‘’de bien observer qui sont ceux qui veulent être président de la République, leur parcours, leurs valeurs, leurs diplômes, leurs connaissances du pays et ce qu’ils ont fait chez eux et dans ce pays, leurs relations avec l’argent public’’. Et, ‘’s’ils nous battent dans la comparaison, suivez-les. C’est vrai qu’ils peuvent me battre par l’âge, ou par la richesse et pourtant, ils n’ont pas plus géré que moi de l’argent public, mais j’ai refusé d’en voler’’, déclare-t-il devant un parterre de militants et sympathisants qui ont massivement répondu à l’appel.

ASSANE MBAYE

 

 

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