5,2% des usagers de drogue sont infectés par le VIH
Le Sénégal dispose désormais d’un centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (CEPIAD). Inauguré hier, il permet d’offrir des soins aux usagers de drogues qui occasionnent un taux élevé de la prévalence du VIH.
Premier centre de prise en charge des addictions en Afrique de l’Ouest, le Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (CEPIAD) va renforcer l’offre de soins des consommateurs et usagers de drogue. En effet, il y a une forte prévalence du VIH, de l’hépatite C et B, chez ces consommateurs de drogue. Selon le Docteur Cheikh Tacko Diop, directeur du Centre hospitalier National Universitaire de Fann, la prévalence du VIH est estimée à 5,2% chez les usagers de drogue dont 13% pour les femmes, 3% pour les hommes). Chez les consommateurs utilisant l’injection, elle est de 9,4% (21,1% pour les femmes et 7,5% pour les hommes) et cette prévalence reste élevée 2,5% parmi ceux qui n’ont jamais utilisé la voie injectable.
‘’Ces résultats ont abouti à la nécessité de mise en place d’un dispositif de réduction des risques, de soins et d’administration d’un traitement de substitution, ainsi que d’un appui psychosocial aux usagers de drogues. Le CEPIAD est un maillon qui fait le lien entre la lutte contre le Sida, l’hépatite B et C, la drogue et l’amélioration de la santé mentale’’, a expliqué Dr Diop. Ce centre, a ajouté Dr Cheikh Tacko Diop, va offrir aux personnes souffrant d’addictions, en particulier aux consommateurs de drogues injectables, des services de prévention, de soins, de traitements pour favoriser la réduction de la consommation de drogue, améliorer leur situation sanitaire, sociale, psychiatrique. Mais aussi prévenir les risques de contaminations et favoriser la réinsertion sociale familiale et professionnelle.
Construction d’un autre centre à Darou Mousty
De son côté, le Secretaire Exécutif du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), Docteur Safiétou Thiam, a plaidé pour une mise à disposition d’un effectif suffisant et de qualité dans ce centre. Sa requête n’est pas tombée dans l’oreille d’un indifférent. Parce que selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Professeur Awa Marie Coll Seck, il y a de quoi s’inquiéter, car il faut que cette structure fonctionne. ‘’Il faut que cette structure ait les ressources humaines nécessaires.
Avec la décision historique de Macky Sall de recruter 1 000 agents cette année, sûrement il a l’intention de continuer encore l’année prochaine. Nous aurons la possibilité de stabiliser la plupart des personnes qui ont été formées et de nous aider à faire marcher de manière adéquate ce temple’’, a dit le ministre. Selon elle, c’est bien d’avoir des locaux, une infrastructure, des médicaments, mais il faut aussi les personnes qui pourront faire marcher cette structure.
Ce centre constituera un dispositif pilote qui devra être reproduit sur l’ensemble du territoire, afin que ‘’nous arrivions à protéger efficacement nos populations contre les addictions et leurs conséquences sanitaires, sociales, mais aussi économiques. Le centre de Darou Mousty est en construction. Nous allons accélérer les choses et cela permettra de décentraliser les choses pour une meilleure prise en charge des consommateurs de drogue’’, a annoncé le ministre.
VIVIANE DIATTA