Le président donne raison à la partie civile et joint les exceptions au fond
Le procès de Tahibou Ndiaye et sa famille, poursuivis pour enrichissement illicite, a été renvoyé au 9 mars 2015. Le président de la CREI a décidé de joindre les exceptions soulevées par la défense au fond, comme l’avaient souhaité les avocats de la partie civile.
Le procès de Tahibou Ndiaye, son épouse et ses deux filles, tous poursuivis pour enrichissement illicite, reprendra le 9 mars prochain. Le président de la CREI a expliqué aux différentes parties que ce renvoi est dû au procès de l’ancien ministre Karim Wade qui reprend le 22 décembre prochain. Henri Grégoire Diop espère également que ce délai permettra aux avocats de la partie civile de déposer leurs conclusions. Pourtant la veille, les avocats de la défense avaient fait savoir au président qu’ils ne souhaitaient pas que les exceptions soient jointes au fond. Au contraire, ils avaient demandé à Henri Grégoire et ses assesseurs d'annuler la procédure.
Hier, Me Saer Lô Thiam a réitéré que tous les actes posés au-delà du 31 mai 2014 sont nuls. A sa suite, Me Borso Pouye s'est attaquée au réquisitoire de Cheikh Tidiane Mara pour dire que la défense n'a eu droit qu'a des non-réponses. Selon l’avocate, même s'ils ne contestent pas avoir envoyé des requêtes aux fins de compléments d'expertise, cela ne les empêche pas de soulever l'exception de nullité de ce procès-verbal, en ce sens que les rapports d'expertise n'ont jamais été communiqués à Tahibou Ndiaye et ses coïnculpés.
A la suite des avocats de la défense, Antoine Diome a pris la parole pour souligner les ‘’contradictions manifestes qui sont contenues dans les déclarations des avocats’’ de Tahibou Ndiaye et Cie. A Me Borso Pouye qui disait qu'elle avait trouvé son réquisitoire inhabituel, le substitut du procureur a rétorqué qu'il a répondu de la même manière dont elle et ses confrères ont plaidé sur les exceptions.
Revenant sur le délai de l'instruction qui a excédé 6 mois, Antoine Diome a expliqué qu’il y a eu des éléments nouveaux qui ont conduit à une seconde mise en demeure. « Il me semble que les avocats de la défense sont des personnes perdues », a ajouté le substitut du procureur spécial. Si Me Pouye reste persuadée que l'ancien Dg du cadastre a subi un lourd préjudice, ce n'est pas l’avis le procureur spécial qui reste convaincu que l'inculpé a été libéré à temps par le juge d'instruction lequel avait décidé de proroger ladite instruction.
Après le parquet spécial, les avocats de la partie civile ont pris la parole. De l’avis de Me Yérim Thiam, il est temps d’entrer dans le fond du dossier et que le principal inculpé, Tahibou Ndiaye, vienne s’expliquer devant la barre sur les faits qui lui sont reprochés. «Je suis avocat de la partie civile et la partie civile dit que Tahibou Ndiaye et Cie sont coupables. Je l’affirme, ils sont coupables. Il n’a pas à bénéficier de plus de privilèges que les autres prévenus. Il n’a qu’à venir s’expliquer ici», a lancé Me Thiam. ‘’Qu’est-ce que vous faites de la présomption d’innocence ?’’ a alors lancé Me Pouye. Une question à laquelle l’ancien bâtonnier n’a pas daigné de répondre, en campant sur sa position.
Le procès reprend le 9 mars 2015.
NDEYE AWA BEYE