La société civile exige une mission d’enquête d’urgence

Une dizaine d’organisations de la société civile, basées au Sénégal, demandent aux instances régionales d’intervenir en Gambie suite aux exactions du régime de Yahya Jammeh après le coup d’Etat avorté du 30 décembre dernier.
La situation qui prévaut actuellement en Gambie est devenue inquiétante et mérite, dans l’urgence, une mission d’enquête indépendante. Des organisations de la société civile telles Article 19 Afrique de l’Ouest, Amnesty Sénégal, Congad, Cicodev Africa, Lsdh, Ondh, Ipao, Raddho, Sidh Sénégal et le mouvement Y’en a Marre demandent, à cet effet, aux instances régionales et sous régionales de réagir en raison d’un climat de tension préoccupant dans ce pays voisin.
Pour ces organisations, les institutions régionales et sous régionales, notamment la Commission de l’Union Africaine, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ainsi que la Commission de la CEDEAO, doivent ‘’initier une mission d’enquête indépendante d’urgence pour s’informer de la situation et pallier d’éventuelles violations graves et massives des droits humains en Gambie et prendre des mesures urgentes pour prévenir la survenance de préjudices irréparables.’’
Dans différentes correspondances adressées aux responsables de ces institutions, elles font part de leurs inquiétudes dans la mesure où les droits humains sont violés en Gambie suite à la tentative de coup d’Etat, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2014. Un tableau qui s’assombrit avec ‘’les arrestations tous azimuts de militaires et civils proches des présumés putschistes’’.
Les organisations de défense des droits de l’Homme en profitent pour rappeler que ‘’depuis la prise du pouvoir le 22 juillet 1994 par le Président Yahya Jammeh, la République de Gambie, pays hôte de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, perpétue dans l’autoritarisme, l’intolérance et les violations graves et constantes des droits humains. Dès lors, ‘’il est temps, de mettre fin à une impunité totale, à un climat de terreur et de violence que subissent les populations gambiennes et le non-respect par le gouvernement de la charte des droits humains’’, croient savoir ces organisations de la société civile.
Matel BOCOUM