Chant du cygne pour les Assises
Les Assises, dans leur forme et composition actuelle, sont sur le point de disparaître ! C’est du moins ce qui transpire des différents discours prononcés, lors de la cérémonie d’ouverture de cette troisième session d’Assises de l’année judiciaire 2014. En effet, de ce qui ressort des propos du Ministère Public, de l’Ordre des Avocats et, enfin, d’Ousmane Chimène Diouf, le Président de la Cour, la loi 2014-26 du 03 novembre 2014 va mettre fin à cette « solennelle tradition » que sont les Assises, en faveur de l’introduction de Chambres Criminelles permettant aux juridictions de Droit Commun de bientôt connaître des crimes.
Si cette mutation portée par le législateur a été saluée hier à l’unanimité, surtout en ce qui concerne l’atteinte d’un délai raisonnable de traitement des dossiers, il n’empêche que certaines réserves ont été émises quant à sa mise en application. Formulées par l’Avocat Général, ces dernières auraient trait au danger de « banalisation du traitement du phénomène criminel » qui sont d’une « gravité » qui ne doit pas être oubliée « quel que soit le stade d’instruction »… Alioune Ndao a également évoqué la question des Assises Militaires, dans son propos liminaire, en s’interrogeant sur le futur qui leur est réservé, avec la nouvelle loi.
Le représentant du Bâtonnier de l’Ordre, Me François Faye, s’est quant à lui félicité de cette initiative visant à faire « s’estomper » les longues périodes de détentions préventives dont souffrent les accusés. Le Président de la Cour, Ousmane Chimène Diouf, a déclaré ouverte la présente session d’Assises, après avoir fait un rappel historique de la formation de ces dernières. Il a pris solennellement acte du fait que cette présente session est, sans doute, l’une des dernières qui se tiendront à travers le pays. Il a, enfin, rendu un hommage à plusieurs magistrats disparus avant d’énumérer le nombre des affaires (27), celui des accusés (42) et la liste des crimes pour lesquels ils seront entendus.