Des Sénégalais parmi les victimes
Le Sénégal est sous le choc, suite au drame qui s'est déroulé non loin de l'ile de Lampedusa. Un naufrage qui a fait des centaines de victimes. Des Sénégalais sont comptés parmi les morts.
La Méditerranée continue ‘’d’avaler’’ les migrants africains. Selon l’Organisation des migrations internationales (OIM), 315 d'entre eux auraient péri mercredi au large de Lampedusa. Parmi les 105 personnes secourues par les garde-côtes italiennes, 29 sont mortes d’hypothermie, dont cinq de nationalité sénégalaise. Il y a aussi sept sénégalais parmi les 76 survivants. En provenance des côtes libyennes, les migrants voyageaient à bord de bateaux de fortune, à en croire un communiqué du Secrétaire d’état des Sénégalais de l’Extérieur parvenu hier à la rédaction d’EnQuête.
‘’Mesurant l'ampleur du drame, les autorités sénégalaises, à leur tête le Chef de l'État, le Gouvernement, le Secrétaire d'État aux Sénégalais de l’Extérieur ont manifesté leurs solidarité aux familles des victimes et ont mobilisé l'ensemble des services diplomatiques et consulaires pour fournir assistance et information aux familles éplorées’’, renseigne Souleymane Jules Diop dans son communiqué. Pour sa part, l'ONG Horizon sans frontières, dans une note sortie dès l'annonce du drame, appelle à une journée de deuil national au Sénégal et en Afrique. L'ONG plaide également pour l'ouverture d'une enquête internationale sur la tragédie.
Cette "tragédie horrible'' comme l'a qualifiée Carlotta Sami, porte-parole en Italie du haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, rappelle celui d'automne 2013 où près de 400 personnes avaient perdu la vie lors de deux naufrages presque simultanés au large de Malte et de Lampedusa. Pour faire face à cette situation dramatique, les autorités italiennes avaient mis en place l’opération ‘’Mare Nostrum’’ pour porter secours aux migrants en difficulté jusqu’à 300 kilomètres des côtes de la péninsule.
Cela ne fut guère suffisant, même si l'opération Mare Nostrum a sauvé la vie à plus de 20 000 personnes en 2014, une année où 170 000 migrants sont arrivés par mer en Italie. Malheureusement, elle fut impuissante et ne put empêcher la mort d'un peu plus de 3 200 candidats à l’immigration. C'est la raison pour laquelle le gouvernement italien, en collaboration avec l'agence européenne Frontex, proposa "' Triton'' ", non pas pour mener des opérations de sauvetage mais plutôt pour une surveillance plus drastique des côtes.
Depuis la tragédie de Ceuta Melilla fin 2005 où des milliers de clandestins s'étaient rués sur les barbelés à la frontière espagnole, dernier obstacle pour entrer en territoire européen, le monde s'était réveillé sous un nouveau jour et décidé à prendre à bras le corps ce phénomène. Après une certaine accalmie au niveau des côtes marocaines et l'archipel espagnol, le décompte macabre reprend de plus belle depuis quelques années, mais cette fois-ci, les yeux se tournent plus vers la Libye que vers le Maroc. La raison est toute simple : La Libye est tout proche de l'ile de Lampedusa. Ensuite, c’est un pays où tous les trafics sont désormais permis avec la chute du Colonel Mouammar Kadhafi : Les frontières déjà poreuses à l'époque du guide de la révolution libyenne, le sont devenues encore plus.