Publié le 23 Feb 2015 - 12:35
ASSISES DE LA GAUCHE SENEGALAISE

Une nouvelle coalition politique mise en orbite

 

A l’issue de leurs assises qui se sont déroulées durant deux jours à Dakar, des partis de la gauche sénégalaise ont mis en place une structure dénommée Confédération pour la démocratie et le socialisme. A travers cette alliance qui se veut politique et non électorale, ces partis de gauche entendent faire de leur unité une réalité afin d’engager les batailles futures pour la conquête démocratique du pouvoir.

 

Les partis de la gauche sénégalaise ont franchi hier une nouvelle étape vers leur unification. Ils ont en effet porté sur les fonts baptismaux une nouvelle structure dénommée : Confédération pour la démocratie et le socialisme (CDS). Ce cadre regroupe désormais des partis politiques comme la Ligue démocratique (LD) de Mamadou Ndoye ‘’Mendoza’’, le Parti de l’indépendance et du travail de Magatte Thiam, l’Union pour la démocratie et le fédéralisme (UDF/Mboolo mi) du Pr Pape Demba Sy, le Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (RTA/S), Yoonu askan wi (YAW), l’Observatoire Républicain pour la démocratie et la citoyenneté (ORDC) et le Rassemblement national démocratique (RND) du Dr Diallo Diop.

A peine portée sur les fonts baptismaux, la CDS a décidé de se structurer avec une conférence nationale fédérale qui se réunit tous les six mois, une conférence nationale des leaders qui se réunit une fois par mois en session ordinaire et chaque fois que de besoin en session extraordinaire, une conférence régionale tous les six mois, une conférence départementale tous les trois mois et une conférence communale mensuelle. Mais aussi des conférences nationales syndicales par secteur, des conférences des jeunes, des femmes et des sages, des conférences nationale et locale des élus locaux et des conférences de la diaspora.

Il faut souligner que cette étape franchie est l’aboutissement d’un processus vieux de quatre ans, selon le Pr Pape Demba Sy. Qui constate que cette unification intervient dans un contexte national marqué par ‘’l’avènement de la deuxième alternance qui, malgré des efforts dans la lutte contre la corruption, la traque des biens mal acquis, des mesures dans le domaine social et des réformes attendues, tarde encore à réaliser les ruptures promises en vue de changer le système caractérisé par une recomposition politique en cours et par des tentatives désespérées de l’opposition de déstabiliser le pays’’.

Patriotisme économique

Pour remédier à une telle situation, ces partis de gauche adoptent le programme inspiré des conclusions des Assises nationales qui définissent les recommandations stratégiques devant participer à la refondation de la République. Ils s’accordent ainsi sur ‘’la nécessité d’adoption par référendum de l’avant projet de la constitution proposé par la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) afin de garantir le renforcement d’un Etat de droit, démocratique, laïc, social, unitaire et décentralisé, fonctionnant sur la base d’une séparation et d’un équilibre des pouvoirs’’. Pour ces partis de gauche, ‘’le patriotisme économique doit être la base de toutes les orientations stratégiques dans la gouvernance économique en vue de la conquête de notre souveraineté alimentaire, économique, monétaire dans le cadre d’une CEDEAO des peuples’’. C’est pourquoi, souligne le Pr Pape Demba Sy, ‘’au Sénégal, l’impératif d’une nouvelle étape de lutte pour l’émancipation nationale et populaire véritable continue de se poser avec force’’.

Interpellés à la fin des travaux sur une probable candidature unique de la gauche sénégalaise à l’élection présidentielle de 2017, les leaders de ces partis ont précisé que ‘’pour le moment, la question n’est pas à l’ordre du jour et qu’au moment venu, la question sera discutée pour trouver une réponse qui engagera toutes les parties prenantes de cette coalition politique’’.

DE LA NECESSITE DE MODERNISER LES IDEES DE LA GAUCHE

Les Assises des partis de gauche se sont également penchées sur la modernisation de la gauche. Cela, selon le Pr Pape Demba Sy, passe par une modernisation des idées de la gauche. Selon le Secrétaire général de l’UDF/Mboolo mi, il faut "créer les conditions d'une gauche attractive, moderne capable de prendre en compte les préoccupations du peuple".

‘’C'est seulement ainsi que l'on pourra édifier un ‘’Sénégal de justice, de paix et de progrès’’, estime le secrétaire général du PIT,  Maguette Thiam. Dans un contexte de ''complexité nationale'' d'une part et '' d'âpreté'' des relations internationales d'autre part, l'ancien ministre sous le régime d'Abdou Diouf a prévenu ses camarades des difficultés et obstacles qui les attendent. ''Rien ne nous sera donné'', a-t-il averti. Comme pour répondre au dirigeant du PIT,  les orateurs qui se sont succédé à la tribune ont fait part de leur engagement à laisser de côté leur ego et à répondre à cette "exigence nationale" qu'est l'unité de la gauche afin de pouvoir prendre en charge ''les problèmes des masses laborieuses''.

Par ailleurs, venus répondre à l'invitation de leurs camarades sénégalais, les secrétaires généraux du PDG-RDA de Guinée, Mohamed Touré et de l'UNIR/PS (Union pour la Renaissance/Parti Sankariste) du Burkina Faso, Bénéwendé Sankara, ont salué l'initiative sénégalaise et ont engagé leurs partis respectifs à œuvrer pour un large rassemblement des forces de gauche en Afrique.

AMADOU BATOR DIENG

ASSANE MBAYE

 

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