Quand la sagesse snobe Wade
Le nonagénaire WADE est-il atteint de sénilité ? La haine et la douleur l’ont-ils anéanti et rendu débile ? L’âge, dit-on, enveloppe de sagesse les hommes et dans notre société, ils constituent des références qui livrent leurs expertises pour lutter contre les violences et les dérives. Malheureusement, WADE père n’incarne pas ce concept. C’est le fiel qu’il a à la bouche, des insanités qui frisent l’arrogance et le mépris. Comment peut-on au 21e siècle traiter un homme « d’esclave », « de fils d’esclave », de « le vendre » ?
Dire que c’est cet homme qui a gouverné notre pays pendant douze ans, qui mobilisait des foules pour réaliser la première alternance ; respecté qu’il était par les notables, les grands marabouts, les jeunesses de notre pays. Il y a de quoi avoir des regrets.
Ceux qui connaissent WADE réellement mettront certainement un bémol à ces regrets. En effet, il a toujours été nombriliste, a toujours asséné des coups bas à ses amis et adversaires au moment où ils ne s’y attendaient pas du tout.
La politique pour lui, a toujours été menée par des « politi-chiens » dans une arène où tout était permis. Le cas Karim n’est qu’un épiphénomène dans son comportement. Son âge, son passé de Président exigent plus de lucidité, plus de discernement et plus de responsabilité. Il est au début et à la fin de tout ce qui touche Karim. Il a le droit de le défendre urbi et orbi, à la seule condition de rester dans le cadre juridique, dans le respect de nos institutions. Karim n’est pas plus compétent, ni plus intelligent qu’un sénégalais ordinaire. Il a seulement bénéficié de l’aura et de la chance d’un père audacieux, devenu Président. Ce dernier lui a ouvert toutes les portes de nos bourses financières et administratives pour un enrichissement sans risques (...)
La possible condamnation de son fils oblige donc Abdoulaye Wade à faire profil bas, à dire des énormités et insanités à l’endroit de Macky Sall. Ce dernier est aujourd’hui Président de la République, une institution qu’il faut respecter et protéger, comme jadis il l’a incarnée. Il symbolise le Sénégal et il a été élu comme jamais aucun Président ne l’a été.
Son appel pathologique à l’armée, plusieurs fois répété, peut lui valoir la prison. Il serait cependant mieux dans un asile.
La cour de ministres nostalgiques et de laudateurs doit le pousser à se ressaisir. Il est temps que ces messieurs digèrent le sevrage et s’assument comme des adultes à l’instar de Macky. Il n’est plus le point d’ancrage de notre jeunesse, de notre politique pour des changements majeurs(…)
Que la justice fasse son travail sans contrainte aucune et que vive le Sénégal.
Ismaila Kamara
Enseignant à la retraite
Maristes-Dakar
Email : khalilkamara18@yahoo.fr