L’Etat et les partenaires cherchent des solutions
A Kolda, un atelier national de modélisation des dispositifs locaux et de validation du paquet minimum des services de protection de l’enfance au Sénégal a pris fin, le mercredi 18 mars. Il avait pour objectif de coordonner les interventions des différents acteurs en faveur des groupes vulnérables.
Au Sénégal, la protection de l’enfance reste encore une préoccupation majeure, malgré les efforts consentis par l’Etat et ses partenaires pour améliorer la situation des droits des enfants. Pourquoi ? Parce que, selon le diagnostic fait par le directeur des droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables, Niokho Baye Diouf, les enfants sont encore victimes d’exploitation, d’agressions sexuelles, d’exploitation par la mendicité dans les rues et les domiciles de leurs marabouts, de viols qui entraînent des traumatismes émotionnels et psychologiques et engendrent également le risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles. Il s’y ajoute des grosses non désirées.
L’autre question qui préoccupe, c’est la pauvreté qui est palpable dans les ménages, même s’il y a une baisse de la pauvreté au Sénégal, qui est passée de 57,1% en 2001 à 50,6% en 2015. En ce qui concerne les ménages, la proportion vivant en dessous du seuil de pauvreté a également accusé une baisse significative, en passant de 48,5% en 2002 à 42,6% en 2015. Malgré tout, l’accès aux soins, notamment aux vaccinations, reste problématique, du fait « des faibles moyens accordés aux hôpitaux et du manque d’information de la population ».
Ces lacunes ont entraîné la réapparition de la méningite à méningocoques « qui est une forme de méningite bactérienne, une grave infection des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière ». A cela s’ajoutent, dit-on, « la poliomyélite, le paludisme, la diarrhée, les maux de ventre, entre autres, dont les parents n’ont pas les moyens financiers pour amener tout le temps leurs enfants faire des visites dans les hôpitaux, même s’il y a la couverture universelle qui ne dit pas son nom ».
Travail des enfants
Par ailleurs, les frais de scolarité sont bien souvent excessifs pour les parents, dans certaines zones du pays, comme la région de Kédougou. L’enfant y joue un rôle économique important pour sa famille. Tandis que les salaires sont si bas pour ceux qui travaillent dans les sites d’orpaillage qu’ils ne permettent pas de nourrir une famille. Là-bas, les enfants sont alors contraints de passer leur journée dans les sites pour aider leurs parents à subvenir aux besoins de leurs familles.
Pour améliorer la situation des droits des enfants au Sénégal, les partenaires techniques et financiers, notamment l’Unicef, l’Unidc, Save the children, World vision, Child fun et Plan s’engagent à accompagner ce processus et soutenir les initiatives communautaires de protection de l’enfance, futur cadre de demain.
EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)