Le Train perd ses locomotives
Le contenu du schéma institutionnel engagé par l’Etat du Sénégal en rapport avec ses partenaires divise les cheminots. En sit-in, le syndicat unique des travailleurs de Transrail (Sutrail) s’est inscrit en faux contre les déclarations des membres du cadre de concertation des cheminots qui soutiennent que l’Etat gère le chemin de fer, sans les cheminots.
La société de transport ferroviaire Transrail est ‘’sous perfusion’’ et les cheminots sont divisés. ‘’Depuis 5 mois, le syndicat a entrepris des négociations avec la direction générale de Transrail. Mais, cette dernière a unilatéralement rompu les négociations avec le syndicat majoritaire, pour discuter avec un cadre informel dont les membres réunis ne font pas la moitié des membres de Sutrail. Car, la direction espère que ce soit-disant cadre va l’aider à rester à la tête de l’entreprise, en critiquant les autorités étatiques’’, s’étrangle presque de rage Mambaye Tounkara.
De l’avis du secrétaire général du Sutrail, les cheminots de ce cadre déclarent partout qu’il y a un léger mieux dans la gestion de l’entreprise, du point de vue financière et technique. Or, crache-t-il, ‘’ce sont des contre-vérités, car aujourd’hui sur un parc de 13 machines, il y a 6 fonctionnelles. Nous sommes le 31 du moins et nous sommes à 20 trains, alors qu’on devrait être à 30’’. A cela s’ajoute que, depuis le mois de décembre 2014, tous les travailleurs qui sont partis à la retraite n’ont pas encore perçu leurs indemnités de départ. ‘’Le seul souci de ce cadre n’est pas le lendemain des cheminots, mais pour que la phase de transition soit confiée a l’opérateur qui est Convector‘’, lâche-t-il.
Ainsi, lors de cette assemblée générale suivie de sit-in, Mambaye Tounkara tenait à répondre au cadre de concertation des cheminots qui regroupent les syndicats Satrail et Fetrail. Ces cheminots ont récemment déclaré que le dossier ferroviaire est très mal géré par le secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national Abdou Ndéné Sall. Si l’on en croit Tounkara, des rencontres avec les autorités politiques et administratives leur ont permis ‘’d’obtenir des renseignements sur le contenu du schéma institutionnel engagé par l’Etat du Sénégal en rapport avec ses partenaires’’. Et de poursuivre : ‘’le Syndicat dans la mise en perspective de ce schéma recommande aux différents acteurs de saisir les enjeux en cours, de définir des stratégies collectives et des politiques communes et pertinentes et d’attacher une grande importance au potentiel de ses ressources humaines qui seront également privilégiées dans les futurs cadres de concertation et de décision’’.
Le syndicaliste préconise d’accompagner les autorités pour le redressement du chemin de fer. ‘’Car, dit-il, actuellement le parc ferroviaire est quasi inexistant, le réseau national est en lambeau et les infrastructures sont déficientes, à cause d’un déficit d’investissement. A cela s’ajoute la baisse du trafic et les difficultés financières croissantes, conduisant le personnel à une plus grande démotivation. Le salut espéré à travers les différentes phases de privatisation, a laissé place au désarroi. Le rail se cherche et peine à trouver son chemin’’.
Néanmoins, il espère un sursaut, avec l’engagement des autorités à redresser les chemins de fer.
NDEYE FATOU NIANG (THIES)