Les acteurs appellent à la vigilance
Les acteurs dans la lutte contre la poliomyélite demandent aux populations d’être vigilantes, afin d’éradiquer cette maladie qui fait d’énormes victimes chez les enfants.
La campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite a été lancée hier. Cette vaccination synchronisée avec d’autres pays de la sous-région concerne les enfants de 0 à 5 ans et se déroulera du 10 au 12 avril, sur l’ensemble du territoire. Depuis le 30 avril 2010, le Sénégal n’a pas enregistré de cas de poliovirus sauvage. Mais selon le chef de la section santé à l’Unicef, Dr George Amah, ces efforts, même s’ils sont satisfaisants, ne suffisent pas pour mettre le Sénégal à l’abri définitif du poliovirus sauvage.
‘’ La couverture de vaccin oral est passée de 75 à 99 %, entre 2012 et 2013. Le taux des enfants totalement vaccinés au Sénégal est de 74%. Tant que le risque plane sur le monde, les efforts doivent être maintenus dans le monde. Même en dehors de notre sous-région, bien qu’on n’ait pas eu de cas depuis juillet 2014 en Afrique de l’Ouest, le risque est toujours là et les gens bougent dans tous les sens. C’est ça l’enjeu. Il faut une grande vigilance’’, a prévenu Dr Amah.
Selon lui, l’objectif de cette campagne est d’aider tous les enfants. ‘’C’est une maladie qui peut entraîner la paralysie. Chose qu’aucun parent ne souhaite à ses enfants. Dans 5 à 10% des cas, cela peut entraîner le décès même des enfants. Donc, il est nécessaire de protéger les enfants’’, a-t-il expliqué. A l’en croire, il y a 25 ans, il y avait 350 000 cas par an. L’année passée, dit-il, on a seulement enregistré 44 cas. ‘’Donc on est au bout du tunnel. Il faut vraiment doubler les efforts.’’
Pour sa part, le gouverneur adjoint de la région de Dakar Ismaïla Ndiaye a soutenu que le Sénégal dispose d’un plan de prévention et de riposte à travers le renforcement de vaccination de routine, de la surveillance des paralysies aigües, mais surtout par l’organisation des activités de vaccination. ‘’Le Sénégal a pu maintenir son statut de pays indemne de polio pendant près de 12 ans, de 1997 à 2009. C’est seulement en 2010 que de nouveaux cas ont été enregistrés, nécessitant des passages de vaccination. Depuis avril 2010, aucun cas n’a été détecté et depuis 8 mois dans la sous région. Même si l’éradication est largement à notre portée, nous devons rester vigilants. Car, malgré les progrès de l’initiative mondiale d’éradication de la polio, il existe encore des régions du monde où la transmission du virus se poursuit’’, avertit-il.
Selon l’Oms, si on n’arrive pas à mettre fin à la poliomyélite dans ces dernières régions, le nombre de nouveaux cas dans le monde pourrait revenir à 200 mille par an, d’ici 10 ans.
VIVIANE DIATTA