Publié le 10 Aug 2015 - 11:41
CRISE DANS LE SECTEUR DE LA SANTE

Le Sames décrète une autre grève de 72 heures

 

Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a décrété une grève de 72 heures, les mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 août 2015, sur l’ensemble du territoire. Ce, malgré les concertations prévues aujourd’hui avec le gouvernement.

 

Après l’évaluation de son deuxième plan d’action, le Bureau Exécutif National du Syndicat Autonome des médecins du Sénégal (Sames) a fait le constat qu’aucun point n’est à ce jour réglé, concernant les négociations sur les différents points de revendication. Le BEN a décrété une grève totale de 72 heures, les mercredi 12, jeudi 13 et vendredi 14 août 2015, sur l’ensemble du territoire national. Elle constitue la troisième phase de son plan d’action. Durant ces trois jours de grève, les urgences seront assurées.

Ce mouvement est déclenché, malgré les concertations convoquées aujourd’hui par le ministère de la Fonction publique et les médiateurs. Le secrétaire général du Sames, Docteur Boly Diop, est d’avis qu’il n’y a pas lieu de se baser sur la convocation de cette réunion de concertation pour lever le mot d’ordre. ‘’On va aller écouter, voir ce que le gouvernement nous propose comme actes concrets. Parce qu’on a dépassé l’étape des négociations, aujourd’hui. Ce qu’on veut, ce sont des actes concrets. Il n’y a plus de promesses. Le protocole est là. Qu’ils nous disent ce qu’ils ont fait pour le système de rémunération, pour les parcelles à usage d’habitation, pour la gestion des ressources humaines et la création de plasticien hospitalier. On attend du gouvernement des actions concrètes’’, a soutenu Dr Diop.

Selon le secrétaire général du Sames, les médecins n’ont plus  confiance.  ‘’Le protocole a été signé le 31 mars 2014. Un an et 6 mois se sont écoulés. Nous avons adressé toutes les correspondances aux autorités. Nous sommes allés voir les autorités aussi bien politiques, coutumières que religieuses pour leur expliquer la situation. Les choses ont été précipitées, avec l’acte III de la décentralisation et sa mauvaise interprétation. Donc, on ne peut pas dire qu’on fait confiance au gouvernement, aux collectivités locales, pour arrêter notre mouvement seulement sur la base de ces médiations’’, a-t-il dit.

D’ailleurs, il prévient que les médecins sont déterminés. ‘’Si le gouvernement persiste, ne parvient pas à régler nos problèmes que nous jugeons légitimes et faciles parce que c’est un problème de volonté, nous allons adopter d’autres formes de lutte qui ne seront pas pacifiques. On est dans une phase d’intensification des formes de lutte. Le fait de lever le mot d’ordre ne dépend pas de nous. Cela dépend du gouvernement, de sa capacité à nous proposer des solutions, à matérialiser les protocoles d’accord’’.

Le Sames attend aussi que ses membres soient réintégrés dans leurs droits. A ce propos, le secrétaire général a souligné que les ministères concernés ont fait des inspections au niveau du centre de santé de Hann. ‘’On est dans une situation où normalement on ne doit même pas exercer au niveau du centre de santé de Hann. Le ministère en charge des Collectivités locales et de la Décentralisation a fait aussi une inspection au niveau de ce même centre, parce qu’il est question de voir, dans les formes et dans le fond, si l’acte posé par le maire est légitime ou pas. Le ministère de la Santé a fait la même chose’’. Docteur Boly Diop ajoute que des médiations sont en train d’être faites et que la plainte déposée suit son cours.

VIVIANE DIATTA 

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