Publié le 10 Aug 2015 - 23:56
REVOLUTION NUMERIQUE

Les TIC pour booster le développement de l’Afrique

 

La question de la transition vers le numérique (ou révolution numérique) en Afrique a été au cœur des débats lors de la journée de réflexion organisée par l’ONG Rosa Luxembourg, ce samedi, à Mermoz. Ely Manel Faye, le conférencier du jour, a fait profiter l’assistance de ses 15 années d’expérience dans le domaine des TIC et de l’entrepreneuriat numérique. 

 

Pourquoi l'Afrique n'a-t-elle pas encore bénéficié économiquement des technologies de l’information et de la communication ? Dans quelles conditions la révolution numérique impulsera-t-elle une révolution économique en Afrique ? Dans quelle mesure peut-elle profiter réellement aux économies nationales ? Voici quelques-unes de questions abordées, ce week-end, par Ely Manel Faye au cours de la conférence donnée par la Fondation Rosa-Luxembourg, via sa division  ‘’Arcade’’, dans ses locaux sis à Mermoz.

Le panéliste a ainsi développé  sur le besoin pressant de la mise en place d’une stratégie d’émergence économique basée sur les sciences et technologies, qui à son tour présuppose une vision globale notamment quant à l’anticipation des besoins futurs, le renforcement des capacités techniques des entreprises et le soutien de celles-ci à travers des programmes publics d’investissement et de recherche. Selon lui, ces réflexions stratégiques doivent donc être suivies de réformes et d’actions concrètes, surtout dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’appui aux entreprises nationales. Cela de manière à conduire à une modification structurelle du secteur des TIC avec à la clef une part plus importante des économies africaines dans les chaînes de valeur globale.

L’Afrique, selon le conférencier, avec son milliard d’habitants, est aujourd’hui considérée comme le relais de croissance des opérateurs occidentaux, du fait de son potentiel démographique et du rapide retour sur investissement dans le secteur des télécoms. Les investissements étrangers s’y poursuivent, notamment quant à l’Internet mobile, aux services bancaires et ‘’aux autres services à forte valeur ajoutée’’.

L’absence d’écosystème dans le domaine des nouvelles technologies et le contrôle quasi-total du secteur par des multinationales étrangères limitent cependant l’impact de ce secteur sur les économies nationales de manière considérable. D’où l’importance de la mise en place d’une stratégie réfléchie et inclusive permettant aux Africains de tirer, pour eux-mêmes et par eux-mêmes, profit de cette ‘’révolution’’  numérique.  ‘’Nous voyons, au quotidien, une infinité d'opportunités qui permettrait à l'Afrique d'absorber, partiellement en tous cas, son fort taux de chômage, notamment chez les jeunes de 18 à 25 ans, et de compenser le retard technologique qu'elle a accusé jusque-là’’, a ainsi résumé Ely Manel Faye.

Des opportunités, le numérique semble en comporter à foison, comme le montrent plusieurs initiatives et projets déjà présents dans l’écosystème économique locale. Pour le conférencier, l’exemple des nouveaux opérateurs et/ou services de transfert d’argent en est l’illustration la plus parfaite. ‘’Dans le domaine du e-banking, on voit aujourd'hui qu’il y a un transfert de valeur entre les banques ‘’classiques’’ et les acteurs du numérique et que c'est quelque chose qui est palpable’’, a-t-il conclu.

Sophiane Bengeloun

 

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