« … Mon travail, sachez que c’est juste un constat d’échec»
L’artiste peintre Baye Mouké Traoré a présenté ce samedi ses œuvres inédites au siège de la Banque nationale de développement économique (Bnde). L’exposition est intitulée «lénène fénène». L’artiste se prononce sur ses créations.
«Lénène fénène» de Baye Mouké est la deuxième exposition présentée à la Bnde, après celui de Kalidou Kassé, en juin 2014. L’artiste est revenu sur sa création et ses œuvres. «Ne soyez pas déçus, si je vous dis au bas de chaque tableau, il n’y a rien d’autre qu’un constat d’échec. Mouké 2015 est un autre constat d’échec, parce que je suis à la quête de la quintessence que je me tue à chercher, tous les jours, et je sais que je m’en approcherai, chaque jour, même si je sais que je ne la pointerai pas du doigt. Mes œuvres s’expliqueront d’elles-mêmes, selon la sensibilité des uns des autres. C’est une lecture multiple et diverse», explique l’artiste.
Le message de Baye Mouké est un appel au dépassement des multiples tares qui freinent notre société. «Nous devons faire preuve de respect de la société et des lois qui régissent cette société-là pour pouvoir aller de l’avant. Certains nous parleront de Sénégal émergent, mais sachez que le Sénégal n’émergera pas tant qu’il n’y aura pas une conscience citoyenne», affirme-t-il. «Les portes de l’absolue», «le cercle de la lumière», ses œuvres justifient sa croyance, ses rapports avec le Créateur. «Je suis conscient que je suis une créature. Le Seul Créateur, c’est Dieu. Je crois en L’Absolu de Dieu». Dans une symbiose de toiles tissées, sculptées, que l’artiste appelle le «Moukéisme», il déclare ne pouvoir vendre à leur prix ses œuvres. « L’œuvre d’art n’a pas de prix. Des œuvres de cette dimension-là, avec le contenu, vous ne l’aurez pas au prix que je le vends ailleurs et puis disons que nous sommes dans un pays sous développé», dit-il. «Ces œuvres m’ont valu 46 ans d’efforts», ajoute-t-il.
Se considérant comme un conservateur, Baye Mouké a choisi les couleurs terre et neutre pour marquer sa sensibilité et son influence africaine. Il demande plus de considération pour les jeunes artistes.
AIDA KANE (STAGIAIRE)