Fatou Diome entre émigration et vie amoureuse
Fatou Diome auteure du roman ‘’Le ventre de l’Atlantique’’ a présidé, hier, une rencontre littéraire avec les élèves du lycée Seydou Nourou Tall, dans le cadre de la Fildak. Elle en a profité pour donner quelques conseils à la nouvelle génération sur l’immigration des jeunes et la vie amoureuse.
La romancière Fatou Diome a eu hier un moment de partage avec les élèves du lycée Seydou Nourou Tall. La rencontre s’est passée dans une salle de classe avec une trentaine d’élèves de différents niveaux qui, pour la majorité, ont déjà fait connaissance avec son livre ‘’Le ventre de l’Atlantique’’. C’est avec franchise, sincérité et sans complaisance que l’auteure raconte les conditions désastreuses de l’émigration en Europe. ‘’Le ventre de l’Atlantique’’, dit-elle, est un livre qui traite d’un sujet très délicat et pourtant inévitable et bien actuel : l'immigration. Elle dévoile, avec intelligence, justesse et même humour, les raisons du désir des jeunes Africains de quitter leur pays natal pour l'Occident, la France en particulier.
Afin de mieux sensibiliser les élèves sur le drame de l’émigration, elle a décrit la situation des expatriés africains en Europe. ‘’Il y a des émigrés qui vivent dans des taudis, ils font toute sorte de métiers pour s’en sortir. La plupart d’entre eux vivent dans la misère mais leurs parents n’en savent rien du tout. Dans leur imagination, ils croient que c’est la belle vie en Europe, alors que c’est tout à fait faux. Des fois, ils leur font croire qu’ils sont dans de bonnes conditions alors qu’ils se tuent dans les restaurants à laver les vaisselles. Vous savez, quelqu’un peut rester dans son pays et vivre dans le confort total en travaillant bien évidemment’’, tente-t-elle de convaincre.
Dans un autre registre, Fatou Diome est revenue sur son autre ouvrage autobiographique ‘’Impossible de grandir’’, pour donner des conseils aux jeunes filles sur la vie amoureuse. ‘’Les hommes cherchent des filles intelligentes ; donc battez-vous pour les études et surtout respectez-vous. Dans mon livre, je parle de ma vie, le personnage de ‘’salie’’, c’est bien moi. Je n’ai pas honte de dire que je suis une enfant naturelle, illégitime.
Dans ce livre, j’ai fait exprès de le dire. Les gens diront que je n’ai pas de pudeur mais, c’était une occasion pour moi de libérer ceux qui vivaient la même situation que moi. Je n’ai pas demandé à naître dans ces conditions-là’’, raconte-t-elle aux lycéens. Cependant, ajoute-t-elle, je ne vous conseille pas de faire la même chose, continuez à poursuivre vos études. Personnellement, je vous le dis, c’est l’école qui a changé ma vie et je passe par là pour aider l’Afrique à progresser’’, soutient-elle. Pour ensuite dévoiler son projet de mettre des bibliothèques un peu partout en Afrique afin de participer au développement de la culture, du livre particulièrement.
AIDA KANE (STAGIAIRE)