Deux policiers sénégalais au banc des accusés
Des soldats ou policiers de cinq pays (Bangladesh, Maroc, RD Congo, Niger, Sénégal) sont accusés d'avoir commis des abus sexuels sur des mineures dans le cadre de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), a révélé vendredi un haut responsable de l'ONU. Et c'est la première fois que l'ONU nomme publiquement et de sa propre initiative les pays dont sont originaires des responsables d'abus sexuels ou d'exploitation sexuelle parmi ses missions de maintien de la paix.
‘’Je crois qu'il est difficile d'imaginer l'indignation que ressentent les personnes qui travaillent pour les Nations unies et pour la cause de la paix et de la sécurité lorsque des allégations de ce genre font surface. Notamment quand cela implique des mineures, c'est difficile à comprendre‘’, a dit hier le Sous-Secrétaire général de l'ONU chargé de l'appui aux missions, Anthony Banbury, dans une déclaration pleine d'émotion à la presse à New York. Il a expliqué que ce serait bientôt la règle pour toutes les accusations de ce genre.
L'ONU doit publier le mois prochain un rapport dans lequel les pays seront nommés. Un site internet permettra, autant que possible, de suivre l'évolution des enquêtes et les sanctions éventuelles contre les Casques bleus reconnus coupables. Il revient aux pays contributeurs de troupes de mener ces enquêtes et de gérer leurs éventuelles suites judiciaires.
Illustrant le fait que la transparence est un élément important de la lutte contre ce ‘’fléau incroyablement difficile’’, M. Banbury a nommé certains des pays dont les troupes (toutes placées sous le drapeau de l'ONU) sont impliquées : le Bangladesh, la République démocratique du Congo (RDC), le Maroc, le Niger et le Sénégal. Des soldats ou policiers de ces pays sont accusés d'avoir abusé en tout de six victimes, toutes mineures, parfois en échange d'argent, entre janvier 2014 et décembre 2015.
Au bord des larmes, M. Banbury a affirmé que l'ONU faisait tout son possible pour venir en aide aux victimes, pour que justice leur soit rendue et pour empêcher que de tels abus soient commis de nouveau.