La Section de recherches démantèle le ‘’réseau du cuivre’’
‘’Le samedi 30 janvier 2016 vers 14h 30, les équipes de Senelec et de l’entreprise Sicotam (sous-traitant de Senelec), en opération de maintenance, ont surpris un individu au niveau du Poste 10 des Parcelles Assainies. Il avait fini de démonter tout le matériel en cuivre au niveau du Poste, ce qui a occasionné une perturbation dans la fourniture en électricité dans les zones des Parcelles-Assainies de l’Unité 20 à 25’’, se désole la Cellule de Communication et Relations publiques de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), dans un communiqué rendu public ce week-end.
L’individu a été appréhendé et acheminé à la police des Parcelles Assainies, informe la même source qui indique que la Division des investigations criminelles (DIC) a été saisie d’une plainte. Une affaire qui est à suivre donc ! Mais en vérité, celle-ci a été précédée par bien d’autres actes, encore plus sophistiqués. La Gendarmerie, précisément la Section de recherches, bien à la pointe de l’investigation depuis quelque temps, a fait tomber, sans trop de jeux de tambour, un réseau constitué d’un chef d’entreprise et de diverses complicités présumées. Il s’agit du Directeur général de la Société Safraz et de deux autres personnes alors que plusieurs autres individus supposés avoir pris part au vol sont recherchés encore.
Le point de départ de cette affaire remonte au 15 août 2015, alors qu’on était en plein hivernage. C’est au moment de procéder à des raccordements que les techniciens de la Senelec ont constaté la disparition de certains équipements électriques ainsi que la détérioration d’une partie du matériel du fait de l’action des cambrioleurs. Le modus operandi reste le même. Ces cambrioleurs bien spéciaux pénètrent dans les postes de transformation en passant par les grilles d’aération construites discrètement à l’arrière. Mais ils ressortent toujours par la porte d’entrée, car une fois à l’intérieur, ouvrir celle-ci devient un jeu d’enfant.
Le cuivre, l’origine du mal !
Les équipements volés sont à base de cuivre. En fait, si ces présumés malfaiteurs prennent autant de risques, y compris celui de l’électrocution, c’est parce que le cuivre, qui se monnaye entre 2 400 et 2 500 francs le kilogramme, est une denrée bien prisée sur le marché. Au terme de leurs investigations, les enquêteurs de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale ont pu établir, renseignements confirmés du reste par la comptabilité interne de la société incriminée, que dans la tranche temporelle allant de septembre 2014 à avril 2015, 172 tonnes de cuivre avaient été exportées du Sénégal à l’étranger, alors que notre pays ne produit point cette matière.
Or, pour les postes vandalisés, c’est justement cette précieuse denrée qui a été volée. L’aluminium et les autres matières ne les intéressent pas trop. Les enquêteurs font le tour des postes visités par les ‘’cambrioleurs’’ dont celui du Village des Enfants, de Bel-Air, du Môle 8, de la Maison du Parti socialiste (Ps) etc, pour collecter le maximum de renseignements. Ils ont aussi dû fouiner jusque dans les entrepôts de Dakar, y compris ceux de Safraz, où ils ont trouvé le cuivre volé de Senelec.
Précisément, le même sort a concerné une vingtaine de postes offrant les mêmes caractéristiques ; en fait de postes-transformateurs construits à Dakar et ses environs dans le cadre de la Phase 2 du Projet Boucle 90 kilowatts. En clair, ces infrastructures doivent aider au renforcement du réseau électrique dans la capitale.