La vieille ville sous haute sécurité
Saint-Louis est actuellement la ville la mieux sécurisée du Sénégal. Et elle le restera sans nul doute jusqu’au 16 mai prochain, date à laquelle prendra fin le festival international de jazz dont les activités ont commencé depuis hier.
Une fois n’est pas coutume. A l’entrée de la ville de Saint-Louis, un peu après l’hôtel Coumba Bang, est stationné un véhicule de la gendarmerie. Il y a au moins cinq éléments en faction. Ils arrêtent systématiquement toutes les voitures qui passent par ici pour aller à Saint-Louis ou qui en viennent pour aller à Gandiol. Et devant l’hôtel Coumba Bang, deux militaires, armes bien en vue, sont positionnés devant la porte. La vieille ville exhale un parfum de haute sécurité. Festival international de jazz oblige.
La 24e édition de cet évènement annuel s’est ouverte hier à la place Faidherbe. Il y avait plus de policiers que d’habitude. Et dans ce quartier de Saint-Louis où l’on compte une multitude d’hôtels, la présence des flics ne peut passer inaperçue. En effet, à chaque établissement hôtelier est affecté au moins deux éléments de la police. Pour que tout se passe bien entre les éléments de sécurité déployés sur les divers lieux et leurs hôtes le temps du festival, le commandant de la brigade a, en amont, fait le tour des différents espaces concernés. Aux uns et autres, il a expliqué comment devaient se faire les choses afin que le travail se passe bien.
Par ailleurs, sur la place Faidherbe où se tiennent les concerts ‘’In’’, le dispositif sécuritaire est plus important. Il y a au moins cent éléments sur place. A 17h déjà, hier, ils étaient sur place. Toutes ces mesures visent à sécuriser les festivaliers et la population saint-louisienne. Car, comme l’indique le gouverneur de Saint-Louis, ‘’on ne peut plus faire la sécurité comme les gens le faisaient par le passé’’. Il l’a dit hier lors d’une visite sur le terrain. Il faisait référence au terrorisme. C’est pour cette importante prise en charge de la question sécuritaire d’ailleurs que le festival a été annulé dans un premier temps par le préfet, avant que l’autorité administrative ne revienne sur une telle décision. Certains pensent que le premier acte du préfet serait consécutif à la réception d’informations sur des attaques prévues, lors de la rencontre. Ce qu’Alioune Aïdara Niang réfute.
Il a tenu à préciser qu’il n’y avait pas une menace spécifique sur Saint-Louis. Cependant, ajoute-t-il avec insistance, le contexte dans lequel le monde évolue oblige les autorités à être dans des postures de veille et d’attention. C’est uniquement ce qui expliquerait ces mesures particulières prises. ‘’Ce sont certainement plus d’un millier d’agents de la police, de la gendarmerie et d’éléments de sécurité en civil qui ont été mobilisés pour sécuriser la manifestation’’, déclare le chef de l’exécutif régional. Il a aussi expliqué que sa descente sur le terrain a pour objectif de voir l’opérationnalité du dispositif sécuritaire mis en place sur instruction des autorités supérieures.
‘’Nous avons pu constater que la police comme la gendarmerie sont en train de déployer les hommes sur le terrain’’, informe-t-il. La gendarmerie va prendre en charge la sécurisation du fleuve avec l’utilisation de ses vedettes dans sa zone de compétence. L’armée va se charger de la frange atlantique avec des vedettes de la marine nationale déjà positionnées à la base navale. Tel est le dispositif mis en place pour sécuriser la 24e édition du festival de jazz de la vieille ville.
Fara Sylla (Saint-Louis)