Publié le 13 Jul 2016 - 21:12
9EME EDITION DES RENCONTRES POETIQUES INTERNATIONALES DE DAKAR

Cheikh Modou Kara, Samba Ndiaye et Ibrahima Sall primés 

 

Et de 9 pour les rencontres poétiques internationales de Dakar ! Le la a été donné lundi soir au musée Léopold Sédar Senghor de Dakar. Une occasion pour l’initiateur de cet événement culturel Amadou Lamine Sall de décerner respectivement aux poètes Samba Ndiaye, Ibrahima Sall et Cheikh Modou Kara les grands prix Mapi et Léopold Sédar Senghor ainsi qu’un prix d’honneur.

 

C’est dans les jardins de la maison du premier Président du Sénégal que s’est tenue lundi l’ouverture des rencontres poétiques de Dakar. Hormis les résultats du concours de poésie lancé par la Maison africaine de la poésie internationale (Mapi), il a été remis, lors de ce rendez-vous culturel, les grands prix Mapi et Léopold Sédar Senghor au professeur de Français Samba Ndiaye et à Ibrahima Sall. Le guide religieux Cheikh Modou Kara Mbacké a été lauréat du grand prix d’honneur avec deux recueils de poèmes écrits en arabe et français. 

Initié par Amadou Lamine Sall, cet événement qui se déroule à Dakar jusqu’au 14 juillet prochain a accueilli autant de poètes que d’hommes d’Etat. L’on pouvait apercevoir aux premières loges le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Mary Teuw Niane, l’ancien ministre de la Culture Abdoulaye Elimane Kane, le directeur du livre et de la lecture Ibrahima Lo, le président de l’Association des écrivains Alioune Badara Bèye, le guide religieux Cheikh Modou Kara Mbacké, les représentants du Maroc, de la Palestine entre autres. Tous n’ont pas manqué, lors de leur prise de parole,  de déclamer un poème, ou tout simplement de rendre un vibrant hommage au Président poète.  

Après le petit-fils du président Georges Pompidou, Roman Pompidou, Cheikh Modou Kara Mbacké et Mary Teuw Niane ont gratifié les participants à l’ouverture officielle des rencontres poétiques de Dakar de très beaux poèmes. Quant au président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, il était plus question de parler du président Léopold Sédar Senghor qui, dit-il, l’a nommé directeur de cabinet alors qu’il avait 29 ans et 3 mois. ‘’Senghor, c’était la générosité, la disponibilité, l’amour de son prochain. Ce n’est pas pour rien qu’il a écrit : ‘je confonds souvent l’enfance et l’éden comme la mort et la vie, un pont de douceur les unit’. Il avait une culture illimitée. Il était à  la fois un écrivain et un poète, un philosophe et un professeur, un pédagogue et un excellent père de famille’’, dit-il comme pour déclamer lui aussi un poème en l’honneur de son ancien chef de parti.

A tout seigneur, tout honneur. Et Senghor a eu tous les honneurs lors de cette rencontre. Après les belles envolées lyriques de l’enfant du Ndoucoumane, c’était à l’un de ses plus fidèles admirateurs, Amadou Lamine Sall, de prendre le relais. Pour lui, c’est après la mort qu’a réellement commencé la vie de l’auteur de ‘’Chants d’ombre’’. ‘’Son héritage reste pour nous un refuge en ces temps tourmentés du monde’’. De quoi rester optimiste d’autant plus que M. Sall est d’avis qu’on ne bâtira pas une démocratie dans la pauvreté de l’esprit. ‘’Il n’existe point de pays sous développés, mais des hommes et des femmes sous développés, c'est-à-dire sans culture’’, analyse-t-il.

AMADOU LAMINE SALL INITIATEUR DES RENCONTRES POETIQUES

‘’Le Président doit privilégier les éditeurs nationaux…’’  

Les éditeurs sénégalais ont souvent décrié le fait que l’édition des manuels scolaires soit confiée à des entrepreneurs étrangers. La problématique est posée à nouveau lors de la 9e édition des rencontres poétiques de Dakar ouverte ce lundi. L’initiateur de cette manifestation, le poète Amadou Lamine Sall, en a fait état. ‘’Dans l’édition des littératures africaines, la France exporte plus de 70 millions d’euros (45 milliards 850 millions de F CFA) de livres africains, lorsqu’elle ne nous achète guère, en retour, pas plus d’un million d’euros (655 millions de F CFA) de livres africains. Ce que la France produit et nous vend représente entre 80 et 90% de nos programmes scolaires. Alors que le marché scolaire est libéralisé au Sénégal’’, se désole-t-il. 

Prenant exemple sur un voisin du Sénégal, il déclare : ‘’En Côte d’ivoire, les appels d’offres pour les manuels scolaires sont nationaux. Ce qui assure aux éditeurs locaux ivoiriens une place de tête dans le marché du livre africain. La France est le 1er pays fournisseur de livres scolaires au Sénégal’’. Cela ne va pas aider les éditeurs ainsi que les auteurs, même si M. Sall leur demande de ‘’quitter les chemins de la quincaillerie et de l’aumône’’.

Il faudrait à cet effet, à son avis, que l’Etat assume et organise la sécurité des artistes. Dans cette optique, il devrait confier l’édition des manuels scolaires aux éditeurs locaux nationaux. ‘’Voilà où le président de la République devrait intervenir pour privilégier ses propres éditeurs nationaux. Il doit être informé de cette situation pénible et triste qui prévaut chez nous depuis Jésus et y apporter une solution expresse. L’économie du livre est un des secteurs où la corruption a ses plus beaux jardins. Notre souveraineté est en jeu’’, enfonce-t-il.

AMINATA FAYE  

 

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