Imam Ndao interrogé sur des ouvrages
Renvoyée la semaine passée à cause de la grève du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), la confrontation dans le cadre de l’instruction du dossier de l’imam Alioune Badara Ndao inculpé d’actes de terrorisme a eu lieu hier. D’après nos sources, celle-ci portait plutôt sur des documents retrouvés lors de la perquisition du domicile de l’imam Alioune Badara Ndao à Kaolack et non entre ce dernier et Makhtar Diokhané. Le doyen des juges d’instruction voulait en réalité être édifié sur lesdits documents dont des ouvrages sur le djihadisme.
A cet effet, nos sources renseignent que l’imam de Kaolack a fait savoir au juge Samba Sall que les livres incriminés sont destinés à enrichir ses connaissances personnelles. Il aurait expliqué qu’il consulte ces ouvrages en tant qu’enseignant et chercheur dans l’unique but de satisfaire sa curiosité intellectuelle et non de poser un quelconque acte terroriste. Quant à Makhtar Diokhané, le djihadiste extradé du Niger où il a été arrêté lorsqu’il tentait de rejoindre Boko Haram au Nigeria, il n’a pas été finalement confronté avec l’imam.
Le magistrat instructeur n’a pas jugé nécessaire leur confrontation. L’imam de Kaolack est en prison avec plus d’une dizaine de personnes inculpés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme, apologie du terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bandes organisées et complicité. Mais depuis son arrestation, Alioune Badara Ndao ne cesse de clamer son innocence et se réclame adepte de la non-violence qui prône le djihadisme intellectuel.
Tout comme la plupart de ses coïnculpés, il a toujours nié avoir des relations avec le réseau terroriste, tout le contraire de Makhtar Diokhané qui aurait reconnu ses liens avec des réseaux terroristes notamment avec l’organisation d’Abubakar Shékau qu’il avait rejointe. Maintenant que le juge a fini les confrontations, Imam Ndao et certains de ses codétenus attendent d’être édifiés sur leur sort par les juges de la Chambre d’accusation.