Les Eaux et Forêts repeuplent mille plants
L’année dernière, les Eaux et Forêts de Mbao ont reboisé 40 ha d’anacarde avec 95 % de réussite à l’arrivée. Cette année, les services du colonel Baïdy Ba projettent de repeupler 100 ha avec des espèces diversifiées. D’ores et déjà, ils ont planté, le week-end dernier, 1000 plantes.
Au milieu d’une clairière, une femme d’âge mûr, munie d’un jeune arbre enfoui dans un terreau couvert par une gaine noire, s’attelle à repiquer la plante dans un trou d’un diamètre d’environ 10 cm et d’une mesure équivalente en profondeur. Tout au tour, une centaine de personnes s’activent à répéter le même geste. Parmi eux, des étudiants vêtus de t-shirts blancs estampillés : ‘’le Sénégal se mobilise pour la sauvegarde de la forêt’’. De l’intérieur, l’on se croirait dans l’immense forêt de la région naturelle de la Casamance. Mais nous sommes bien dans la forêt classée de Mbao. Une impression trahie par le bruit de moteurs des véhicules qui passent, de part et d’autre, à quelques jets de pierre de là, sur l’autoroute à péage ou sur la route nationale.
Samedi dernier, les services des Eaux et Forêts de cette zone classée ont procédé à une journée de reboisement. Pour l’occasion, les populations environnantes de Keur Massar, Keur Mbaye Fall, Kambe, Mboune, Fass Mbao, etc. sont venus nombreux prêter mains fortes aux hommes du colonel Moussa Fall. Une opération à laquelle ont participé aussi les étudiants de l’Institut des Sciences de l’environnement (ISE) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Selon le colonel Baïdy Ba, Directeur des Eaux et Forêts, l’équipe a repiqué 1 000 arbres composés du Moringa Olifeira et de l’anacardier occidentaliste. Deux espèces, choisies notamment pour leurs impacts sur l’économie nationale et leurs effets thérapeutiques.
D’ici la fin de l’année, les agents des Eaux et Forêts souhaitent reboiser 100 ha sur les 722, superficie totale de cette zone. ‘’Cette forêt fait l’objet d’un plan d’aménagement que nous sommes en train de mettre en œuvre. Chaque année, un reboisement est prévu. Nous envisageons de mettre en place un herbier national, un arboretum et des infrastructures sociaux récréatives. Nous pensons même à un parc animalier’’, a annoncé le colonel Ba. Aux yeux de l’ingénieur en Eaux et Forêts, la zone classée de Mbao constitue, avec la bande de filaos, les seuls poumons verts de Dakar. D’où la nécessité de les préserver et de les enrichir avec la mise en place des aménagements participatifs.
‘’Les premières plantations ont été mises en place en 1946 par les colons. Ils ont planté mais sans prendre en considération un certain nombre de dispositions. Aujourd’hui, cette plantation est devenue vieille. Sa production a nettement baissée. Il est question de renouveler cette plantation en utilisant de bonnes provenances’’, ajoute dans la même lancée le Directeur de l’ISE, Bienvenu Sambou. Un travail auquel s’attellent ses étudiants, depuis quelques années, pour aider les autorités à renverser la tendance. ‘’Nous avons une préoccupation de diversification de la végétation. D’autres espèces vont suivre. Parce que la biodiversité est importante. Il ne faut pas que ça soit une simple plantation d’anacardiers’’, a-t-il précisé.
SECURISATION DE LA FORET Baïdy Ba annonce la mise en place d’une cavalerie forestière Les services forestiers comptent changer de paradigme dans la lutte contre le trafic et la coupe abusive de bois. L’annonce a été faite, samedi passé, par le Directeur des Eaux et Forêts colonel Baïdy Ba, à l’occasion de la journée de reboisement de la forêt classée de Mbao. L’objectif, selon lui, est de rendre plus efficiente la mission des gardes forestiers. ‘’Les chevaux sont plus discrets que les véhicules ou les motos’’, a-t-il justifié. Déjà, dit-il, environ 400 personnes sont en formation depuis l’année dernière. ‘’A l’époque (années 1960), les agents faisaient des patrouilles avec des chevaux. Nous voulons réintroduire cette vieille tradition’’, a-t-il fait savoir. |
MAMADOU DIALLO