Les Syndicats de la santé déterrent la hache de guerre
Pour pousser le gouvernement à respecter les accords signés depuis le 29 avril 2014, le Syndicat de la Santé dans l’Action Unitaire (2SAU) a décidé de paralyser le système à partir du 29 septembre prochain. Ces syndicalistes exigent aussi de l’Etat le paiement des arriérés des factures des structures de santé par l’Agence de la couverture maladie universelle (CMU).
Les professionnels de la santé déterrent la hache de guerre. En effet, le Syndicat de la Santé dans l’Action Unitaire (2SAU), composé du Syndicat national des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale, (CNTS/Santé), du Syndicat national des travailleurs de la Santé (SYNTRAS), du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), et du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (SUDTM) de la FGTS/B, a menacé d’aller en grève de 48 heures à partir du 29 septembre 2016. Ces acteurs de la santé ont aussi décidé de faire une grande marche au mois de décembre prochain. Cette grève est le début du deuxième plan d’action du 2SAU.
Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), le Docteur Boly Diop, le combat vient de commencer et le gouvernement doit se préparer à payer le prix. Aussi, d’après Dr Diop, l’Etat a renvoyé les syndicats aux résultats d’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique au mois de décembre 2014 pour toute revendication indemnitaire. ‘’Après publication de ces résultats, le gouvernement qui a reconnu l’iniquité n’a pris aucune mesure correctrice. Il nous a renvoyé encore au mois de décembre 2016.
Au même moment qu’il nous faisait attendre pour des raisons budgétaires, l’Etat mettait en place le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et octroyait différentes sortes d’indemnités parfois inédites’’, dénonce le Sg du Sames. Poursuivant son propos, Dr Diop dénonce les retards récurrents de salaires des employés municipaux. Ainsi que ‘’l’absence de couverture médicale, le non-paiement des pensions de retraite et l’excès de pouvoir de certains maires dans la gestion du personnel municipal’’. Il s’y ajoute que, selon le syndicaliste, ‘’les structures sanitaires publiques sont privées d’électricité et d’eau au moment où l’Etat et les collectivités locales se renvoient la balle sans donner une réponse viable pour garantir la continuité du service public’’.
100 millions de dette de remboursements des soins des 0 à 5 ans
Par ailleurs, le Docteur Boly Diop a soutenu lors de cette conférence de presse que la mise en place hasardeuse de la couverture maladie universelle avec des gratuités tous ‘’azimuts’’ a provoqué des arriérés de remboursement des prestations délivrées aux enfants à hauteur de 100 millions dans certaines régions. Ce qui d’ailleurs menace la fonctionnalité des structures.
‘’La plupart des hôpitaux et centres de santé n’ont reçu aucun remboursement durant toute l’année 2016. La CMU est une bonne initiative, mais si dans la mise en œuvre les prestations ne sont pas remboursées depuis maintenant 8 mois, c’est un problème. On parle également de mutuelles de santé. Il y a une différence entre adhérer dans une mutuelle et obtenir des soins. Car si la structure de santé n’est pas remboursée, l’adhérent ne pourra pas bénéficier de soins adéquats’’, explique-t-il. Ainsi, le 2SAU demande ‘’le paiement immédiat des arriérés des factures des structures de santé par l’Agence de la CMU’’ mais aussi ‘’la mise en place d’une organisation pérenne’’. ‘’Nous voulons la désignation immédiate d’agents de santé pour la commission médicale du pèlerinage à la Mecque qui a été annulée’’, exige-t-il. Son camarade, le Docteur Yery Camara de soutenir que sa région (Louga) n’a pas reçu de remboursements pour la prise en charge des enfants depuis le début de l’année 2016.
VIVIANE DIATTA