Bokk Yaakaar exclut toute majorité mécanique
Le principe de majorité mécanique n'est pas prévu dans l'agenda de la coalition présidentielle en tant que survivance du régime de Wade qui ne sied pas aux bonnes mœurs démocratiques, selon Bokk Yaakaar.
Ceux qui estiment qu’accorder une bonne majorité parlementaire au président de la République serait source de danger peuvent se rassurer. La coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) du département de Dakar, par la voix de sa tête liste, Moustapha Diakhaté, «exclut toute possibilité de mise en œuvre d'une majorité mécanique à l’Assemblée nationale» en cas de victoire, même large, au soir du 1er juillet 2012. Pour Diakhaté, ce concept de majorité mécanique est une survivance de l’ancien régime et «a causé beaucoup de torts au Sénégal» pour ne pas être repris par Macky Sall et ses alliés.
Abondant dans le même sens, Abdoul Aziz Tall, du mouvement citoyen Yamale, rappelle la loi qui a voulu instituer le ticket président-vice-président avec seulement 25% du suffrage des Sénégalais, mais heureusement retiré par l'ancien président suite aux manifestations populaires du 23 juin. «On ne peut combattre la majorité mécanique, et vouloir nous-même l’instaurer ; ce n’est plus possible», a tranché l'expert en management.
Pour avoir été député pendant une dizaine d’années, Mamadou Diop, leader du Bloc démocratique sénégalais (BDS), pense aussi qu’«il faut rompre avec cette façon de faire» à l'Assemblée nationale. «Avant, raconte l’ancien maire de Dakar, on votait les lois sans pour autant prendre le temps de les lire». Or, l’essentiel pour le député, c’est d’avoir à l’esprit «la nécessité de donner une majorité au président de la République et sa mission qui est de défendre les intérêts des populations».
Face à la presse, hier, au Quartier général de leur coalition, Benno Bokk Yaakaar du département de Dakar avait auparavant présenté son Comité électoral dont le directeur de campagne est Seydou Guèye, par ailleurs secrétaire général du gouvernement.
DAOUDA GBAYA