Le maire de la ville de Thiès a manifesté dimanche soir son intention de diriger, lors des prochaines élections législatives, la liste dudit département. Il a préconisé par la même occasion l’élection de ‘’dignes’’ parlementaires pour siéger à la 13^ème législature.

‘’Je ne suis pas tête de liste nationale de ‘’Fal askan wi’’. Je vais diriger la liste du département de Thiès’’. Ces propos sont du maire de Thiès. Ainsi, Talla Sylla a décidé avant-hier, à l’issue du meeting de la convention ‘’Fal askan wi’’, de porter le combat de ses administrés à l’Assemblée nationale. Et s’est dit prêt à en découdre avec toute personne qui voudra diriger la liste départementale. ‘’Je ne dis pas la bataille de Thiès. Mais la bataille pour Thiès aura bel et bien lieu. Les gens murmurent trop de gauche à droite. Donc il est vraiment temps’’, a-t-il prévenu devant un parterre de militants et de sympathisants qui ont occupé le long de la Place Mamadou Dia. Toutefois, l’ancien leader de l’Alliance Jёf Jёl a tenu à rappeler, au cours de ce rassemblement, le passé qu’il a vécu avec le Président Sall.  ‘’J’ai aidé Macky Sall à battre campagne à Thiès.

On s’est baladé à travers les rues de la ville pour l’aider à vaincre son adversaire de 2012 (Me Abdoulaye Wade). Après son élection, il a fait appel à moi à plusieurs reprises. Mais j’ai décidé de rester’’, a-t-il confié. Avant d’ajouter : ‘’Je fais partie de ceux qui ont participé au rayonnement de la coalition Benno bokk yaakaar, car l’honorable député Abdou Mbow était notre porte-parole et le ministre Augustin Tine (Forces armées) était également dans notre liste’’, a renchéri Talla Sylla.

‘’Remplacer la classe politique périmée et dépassée’’

Porté à la tête de la municipalité de Thiès à l’issue des élections locales de juin 2014, Talla Sylla se prépare d’ores et déjà pour les élections législatives de juillet prochain. ‘’Les gens commencent à confectionner des listes de soutien au président de la République en perspectives de ces joutes électorales. Nous, on ne crée pas de listes pour soutenir le président Macky Sall. Nous créons des listes pour renforcer le pouvoir du peuple’’, a-t-il de nouveau soutenu.

D’après le président d’honneur de l’Alliance Jёf Jёl, l’Assemblée nationale ne ‘’travaille pas pour le compte du peuple et ne contrôle pas suffisamment les actions du gouvernement’’. Ce faisant, il a invité les Sénégalais à plus de vigilance et surtout à ne pas créer la confusion. ‘’Que les gens arrêtent de confondre les échéances. Celle qui nous permettra d’élire un président de la République est prévue en 2019. Donc, elle n’est pas encore arrivée. L’échéance du 30 juillet 2017 nous permet d’élire les dignes représentants du peuple. Cela doit être clair dans la tête des citoyens’’, a-t-il expliqué, précisant que les uns et les autres doivent œuvrer à la consolidation des acquis démocratiques du Sénégal.

Abordant la question d’une cohabitation à l’hémicycle tant voulue pour l’opposition, le maire de Thiès a indiqué qu’elle ‘’peut bel et bien se faire, mais avec la manière’’. Puisque cela se fait ailleurs. ‘’En France, c’est le Parlement qui détermine et qui conduit la politique de la nation. Au Sénégal, c’est le contraire, car le président de la République dispose des prérogatives constitutionnelles qui lui permettent de conduire la politique de la nation. Cependant, la majorité à l’Assemblée nationale ne doit pas être aux ordres du président de la République. Elle ne doit pas non plus combattre le chef de l’Etat’’, a recommandé l’édile de la capitale du Rail. Aussi, aux yeux de ce dernier, c’est le moment d’identifier au sein de la Nation des jeunes, des femmes, des chefs religieux…, pour les mettre en mouvement ‘’afin  d’aider le peuple’’ qui, selon lui, doit prendre en charge son ‘’propre destin’’ pour succéder en même temps à la classe politique ‘’périmée et dépassée’’.

GAUSTIN DIATTA (THIES)