Cinq enfants périssent par asphyxie dans un incendie
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Le réveil a été macabre hier, à l’Unité 17 des Parcelles Assainies. Cinq frères et sœurs ont trouvé la mort dans un incendie qui s’est déclaré dans leur maison. Une bougie est à l’origine du drame.
S’agissant du drame de Bettenty, EnQuête titrait sur le ‘’sort qui s’acharne’’ sur les pauvres Sénégalais. Là, on frôle la malédiction, à moins qu’on n’y soit trempé jusqu’au cou. En effet, la régularité avec laquelle les drames et les catastrophes surviennent et se succèdent est stupéfiante. Celui d’hier est dans la lignée des précédents. Un sinistre a décimé la famille Diaz des Parcelles Assainies Unité 17. Le feu s’est déclaré dans la matinée et a tué 5 enfants et adolescents dont 4 sœurs germaines. Les victimes A. Diaz (17 ans), F. Diaz (15 ans), S. Diaz (13 ans), N. Diaz (8 ans) et G. Diaz (5 ans) ont été surpris dans leur sommeil par le feu.
Les premiers éléments de l’enquête renseignent qu’une bougie allumée par M. Diaz, le frère de leur grand-père du nom de J. P. Diaz qui avait en charge les victimes, est à l’origine de l’incendie. C’était à l’aube. Nos interlocuteurs précisent toutefois que les victimes ne sont pas mortes calcinées. C’est qu’elles n’ont pas pu s’échapper, du fait que les flammes avaient gagné la chambre voisine par laquelle ils pouvaient passer pour fuir l’incendie. La fumée épaisse a eu raison d’eux. C’est cette même fumée qui a empêché les voisins d’accéder aux enfants. Nos sources ajoutent que des traces de brûlures au premier degré ont été constatées sur certains corps.
L’intervention rapide des Sapeurs-pompiers n’a pas permis de les sauver, mais elle a permis de circonscrire le feu et de l’éteindre, limitant les dégâts matériels. Ensuite, les corps sans vie ont été évacués dans un établissement sanitaire de la place par les soldats du feu.
Père en détention préventive à Thiès, maman introuvable
Après l’incendie, M. Diaz, à l’origine de l’incendie, a pris la fuite. Plus tard dans la journée, il a été localisé par les limiers du commissariat des Parcelles Assainies dans un bar où il est allé noyer son chagrin ou plutôt se livrer à son occupation favorite : se saouler. Le disciple de Bacchus, âgé de 60 ans, est en garde à vue. Il a été auditionné par les hommes du Commissaire Ba, le nouveau boss dudit commissariat. Nos interlocuteurs ajoutent que J. P. Diaz, tuteur des enfants, a été également auditionné à titre de simple témoin. Il est rentré chez lui après son face-à-face avec les enquêteurs.
Une visite dans le lieu du sinistre a permis de se rendre compte de l’ampleur des dégâts. Quelques heures après l’incendie, une odeur âcre de brûlé continuait de vicier l’air. Dans la demeure qui ne paie pas de mine, des d’habits brûlés étaient dispersés un peu partout. Dans la chambre où a eu lieu l’incendie, le feu n’avait rien épargné. Un décor poignant se révélant aux yeux des curieux. D’ailleurs, parmi les voisins, bon nombre étaient en larmes, gagnés par l’émoi, la tristesse et surtout l’incompréhension.
La mairie va reloger le reste de la famille
Une petite enquête de voisinage a permis de savoir que la famille Diaz vit assaillie par les difficultés. EnQuête a appris que le père des 5 enfants morts est présentement en détention préventive à la prison de Thiès pour trafic de chanvre indien, depuis plus d’un an. La maman a déserté la maison depuis longtemps. D’ailleurs, s’il y a eu cet incendie, c’est parce que l’électricité a été coupée depuis bientôt un an, faute de moyens financiers. ‘’C’est une famille modeste. Elle peine à joindre les deux bouts. Depuis longtemps, ils achètent des bougies pour s’éclairer. C’est une triste fin pour les enfants qui vivaient le fardeau de parents aux abonnés absents. En plus, la maison qui date de très longtemps ne répond même plus aux normes de sécurité. Les occupants auraient dû être relogés depuis longtemps. Mais il a fallu que l’irréparable se produise pour qu’on parle de relogement. Une vraie histoire de médecin après la mort, comme il est de coutume dans ce pays’’, a confié un voisin de la famille Diaz, sous l’effet de la colère, la mine triste.
La mairie des Parcelles Assainies a promis de reloger le restant de la famille. Ensuite, ce fut le traditionnel ballet des politiciens, de l’opposition comme du pouvoir.
CHEIKH THIAM