Les mises au point de Mankeur Ndiaye
Le ministre des Affaires étrangères, ainsi que l’un des soutiens de taille, la France, a donné l’assurance que malgré les changements intervenus en Hexagone, le Forum de Dakar n’en sera pas affecté. Le diplomate en chef a également précisé que la présence des chefs d’Etat n’était pas un indicateur de réussite ou d’échec.
La victoire d’Emmanuel Macron à la Présidentielle française ne fait pas que des heureux en Métropole. Le Sénégal, avec ‘son’ Forum sur la paix et la sécurité de Dakar, est soulagé par cette nouvelle. ‘‘Le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, a rassuré sur le caractère transpartisan du soutien de son pays. Ce Forum accueille les socialistes autant que les gens de la droite française. Les changements intervenus en France n’auront aucun impact sur le Forum. Nous avons déjà pris les contacts nécessaires pour que le soutien français continue’’, s’est félicité Mankeur Ndiaye hier. D’ailleurs c’est par cette note ‘‘d’espoir et d’optimisme’’ qu’il a ouvert le processus préparatoire pour la quatrième édition de ce Forum de Dakar. Prévue les 13 et 14 novembre 2017, cette rencontre va réunir experts, renseignements, universitaires, décideurs sur la question stratégique de la sécurité.
Des assurances ministérielles confortées par l’ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot. ‘‘Pour ce forum, né du sommet Afrique France de l’Elysée de 2013, la France va continuer à apporter tout son soutien. C’est une réussite, beaucoup de chemin a été parcouru depuis les trois dernières éditions. Le président Macron entend développer tout ce qui est composante civile. Il met l’accent sur la diaspora africaine en France et en Europe, les communautés françaises en Afrique, les liens entre les peuples. Il va pouvoir poursuivre cette action dès qu’il prendra fonction dimanche. C’est un président qui connaît l’Afrique puisqu’il a été en stage de l’ENA au Nigeria (...). Comme il l’a dit, l’avenir de l’Europe se situe en Afrique’’, a déclaré le plénipotentiaire français.
A part ce soutien de taille, les partenaires habituels comme le Japon seront de la partie. Le chef de la diplomatie sénégalaise a aussi insisté sur le fait que la réussite de cette rencontre ne se mesurait pas spécialement à la présence de hauts dirigeants et explique la présence de moins en moins notée des Présidents. ‘‘Il me plaît de préciser que la réussite du forum ne dépend pas du nombre de chefs d’état présents. Ce n’est pas un sommet des chefs d’Etat, ni une conférence des ministres des Affaires étrangères. L’objectif en 2013 était de rassembler des officiels et des non-officiels pour échanger sur les questions de sécurité. Pour la première édition, nous avions voulu inviter un certain nombre de chefs d’Etat. Même s’il n’y a pas de présidents, le forum continuera à se tenir’’, a déclaré Mankeur Ndiaye.
Pour cette édition, les débats tourneront autour du thème ‘‘défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées’’. L’ambassadeur Christophe Bigot estime que ‘‘c’est l’intégration régionale dans le cadre de la Cedeao, le recours à des partenaires au-delà de l’Afrique, et l’idée très simple que la sécurité ne peut être traitée de manière isolée. Il faut la penser en termes d’éducation, de religion, d’où le débat sur quelles réponses l’Islam peut apporter aux principes djihadistes’’, défend-il, avant de suggérer l’intégration en termes d’interopérabilité des forces ; d’interaction entre le renseignement, la prévention et la répression. De réelles raisons de satisfaction sont à noter, selon Mankeur Ndiaye pour qui ‘‘les retours des participants l’année dernière ont tous été positifs. ‘‘Le forum de cette année permettra d’approfondir le dialogue stratégique entre parties prenantes africaines et les partenaires internationaux’’, a conclu le ministre sénégalais des Affaires étrangères.
OUSMANE LAYE DIOP