Le juge suggère un test d’ADN ‘’pour la manifestation de la vérité’’
C. Nd. Diouf est poursuivi pour viol sur une personne vulnérable. Demain, le tribunal des flagrants délits de Dakar va rendre sa décision sur son souhait d’ordonner un test d’ADN et sur la demande de mise en liberté provisoire du prévenu, en détention préventive depuis plus d’un mois. Ceci, au cas où l’examen médical serait validé.
C’est avec un ventre qui a bien poussé que D. Sow a répondu à sa convocation devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Elle est à son huitième mois de grossesse. Du coup, son accouchement est prévu dans moins de 4 semaines. Le visage pâle, les lèvres desséchées, la future maman qui souffre également de troubles psychiques avait même du mal à se tenir debout à la barre. De temps en temps, le juge lui permettait d’aller s’asseoir sur une chaise pour se reposer quelques minutes avant de la rappeler devant le prétoire. Malgré son état de santé précaire, la jeune fille devait comparaître pour soutenir l’accusation de viol portée à l’encontre de son ami C. Nd. Diouf. D’autant plus que ce dernier a réfuté les faits qui lui sont reprochés devant le tribunal. Et c’est au cours des débats d’audience que le président de ladite juridiction a demandé à la défense ainsi qu’à la partie civile si elles acceptaient qu’il ordonne un test d’ADN.
Ceci, pour confirmer ou non si le prévenu est réellement l’auteur de cette grossesse. En fait, D. Sow a juré sur tous les saints n’avoir jamais entretenu de relations sexuelles avec une personne autre que le sieur Diouf. Qui, de son côté, parle de ‘’farce’’. ‘’Lorsque j’ai été informé de cette affaire, j’avais cru que c’était une farce. Son père voulait coûte que coûte que je reconnaisse la responsabilité de cette grossesse alors que je n’en suis pas l’auteur. Suite à mon entêtement, il a porté plainte contre moi. Ce n’est qu’à la gendarmerie que j’ai su qu’on allait me poursuivre pour viol’’, a déclaré C. Nd. Diouf, placé sous mandat de dépôt depuis le 11 mai dernier pour viol sur une personne particulièrement vulnérable.
Suite à la demande du juge, l’avocat de la défense a d’emblée souligné qu’il est pour la manifestation de la vérité. Toutefois, il a regretté que cette décision soit prise tardivement. ‘’On aurait pu depuis très longtemps penser à cela. C. Nd. Diouf a duré en détention et si on ordonne cet examen, il va y rester davantage alors qu’il y a le principe de la présomption d’innocence. Donc, je demande sa mise en liberté provisoire en attendant les résultats de l’analyse. Je signale que sa famille n’a pas les moyens de payer le test. Son père est à la retraite’’, a plaidé l’avocat.
Surpris par cette sollicitation, le père de D. Sow a laissé entendre que le prévenu a reconnu les faits face aux enquêteurs. Ce n’est qu’après quelques explications que le pater s’est résigné à donner son accord et à prendre en charge les frais dudit test. Idem pour le parquet. Cependant, ce dernier s’est opposé à la demande de mise en liberté provisoire formulée par la défense. Pour le ministère public, le prévenu ne présente pas des garanties de représentation à la justice. Les débats clos, le tribunal a fixé son délibéré, ce mercredi.
Le prévenu se défausse sur un supposé amoureux de la fille
Auparavant, C. Nd. Diouf a livré sa version des faits. Il a expliqué avoir fait la connaissance de son accusatrice par l’intermédiaire du président du Fan-club ‘’Balla Gaye II’’, à Yeumbeul. Par la suite, il s’est rendu au domicile de D. Sow à l’occasion d’une réunion. ‘’Au courant du mois d’avril dernier, son père m’a appelé chez lui pour me dire de prendre mes responsabilités et de reconnaître la grossesse de sa fille alors que je ne l’ai jamais touchée‘’, a renseigné le prévenu. Il a affirmé que la partie civile avait un amoureux. ‘’Un jour, je devais aller chez un copain vers 20 heures. En cours de route, je l’ai surprise dans un bâtiment avec un homme. J’ai voulu en découdre avec son bourreau mais il a pris la fuite. Finalement, je l’ai perdu de vue après une course-poursuite. J’avais commis l’erreur de ne pas aller chez elle pour la dénoncer auprès de ses parents’’, a-t-il avancé.
Interrogée à son tour, la plaignante a battu en brèche les allégations du sieur Diouf. ‘’Il ne raconte que des contrevérités. C’est lui qui a abusé de moi à 2 reprises, sous la menace d’un couteau. A chaque fois, il venait me trouver devant la boutique de notre président en m’intimant l’ordre de le suivre dans une maison inachevée’’, dira-elle.
AWA FAYE