Mansour Elimane Kane relance la polémique avec la Banque mondiale
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane, a déclaré hier, que la Banque mondiale ‘’n’a pas été sollicitée’’, dans de financement du Train express régional (Ter). Ainsi, elle ne peut pas se prononcer sur la rentabilité ou non du projet.
‘’La Banque Mondiale est une institution respectable et respectée. Elle a à cœur la réduction de la pauvreté dans les pays émergents. Par contre, je ne veux pas que les gens fassent de l’amalgame. Quelqu’un peut parler et l’attribuer à la Banque mondiale. Le plan fonctionnel de financement qui a été retenu avec le président de la République, c’était de solliciter des bailleurs identifiés. Qui, sont la BAD, la BID et l’AFD’’, a déclaré, hier, le ministre des Infrastructures Mansour Elimane Kane, lors de la signature de l’accord de financement du Ter entre l’Etat et la Banque africaine de Développement (BAD). Le ministre de souligner que ces institutions ‘’ne peuvent pas approuver’’ un projet qui ‘’n’est pas rentable’’.
‘’Et, pour parler d’une rentabilité, poursuit Mansour Elimane Kane, il y a des déterminants. Il s’agit notamment de l’élément de trafic (voyageur, tarifaire) : c’est la contribution des autres bailleurs en termes de financements et de durée. Si une personne n’a pas ces éléments, tout ce qu’elle dit à propos de la rentabilité, c’est un produit nouveau qui s’appelle le cauris’’. Ainsi, le ministre est d’avis que si c’est avéré ‘’que le projet n’est pas rentable’’, ces institutions sont tenues à la réserve. ‘’La BM doit d’abord partager avec l’Etat, avant de donner une position publique. Je n’attribuerai pas les paroles de la non-rentabilité du Ter à la Banque Mondiale. Et s’il s’avère qu’il y a eu des employés qui l’ont effectivement dit, la Banque doit prendre ses responsabilités’’, lance-t-il.
120 milliards de F CFA de la BAD pour boucler le financement du Ter
Loin de cette polémique autour de la rentabilité du Train express régional (Ter), la Banque africaine de Développement (BAD) a alloué, hier, un prêt de 120 milliards de francs CFA pour boucler le financement du projet. L’accord a été signé entre le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba et le Président de cette institution Akinwumi Adesina. ‘’Avec la signature de cet accord de prêt, j’ai le plaisir d’annoncer que nous venons de boucler le financement d’un des projets phares du PSE, grâce à l’accompagnement de la BAD, pour un montant de 120 milliards de FCFA qui s’ajoute ainsi aux concours financiers de la BID pour 197 milliards de FCFA et de la coopération française pour 133 milliards de FCFA. L’Etat du Sénégal assure sa contrepartie financière pour un montant de 124 milliards de francs CFA’’, a indiqué le ministre de l’Economie.
Avec ce nouveau projet, le Groupe de la BAD, selon Amadou Ba, ‘’vient quasiment’’ d’honorer ses engagements pris lors de la 7ème réunion du Groupe consultatif. Une rencontre tenue à Paris les 24 et 25 février 2014, pour le financement du gap du Plan d’Actions Prioritaires (PAP) 2014-2018 du Plan Sénégal Emergent (PSE). ‘’En effet, pour une annonce de 400 milliards de FCFA, votre Groupe a atteint un cumul d’approbations de 473 milliards de FCFA, soit un taux de concrétisation des engagements financiers de 118%, à un an et 6 mois du terme de la première phase quinquennale du PSE’’, a-t-il fait savoir.
Pour sa part, le Président de la BAD, Akinwumi Adesina a souligné que les principaux résultats attendus de la réalisation du projet sont : la diminution des temps de transport, l’accroissement de la mobilité, la réduction de la congestion. Cela, en donnant une part prépondérante aux transports en commun pour les déplacements, entre autres. ‘’Les bénéficiaires directs seront donc principalement les usagers du transport, ainsi que les populations de la zone d’influence directe du projet (région de Dakar et de deux communes de Thiès) qui, compte environ 3,5 millions d’habitants, soit 23,65% de la population totale du pays et 49,60% de la population urbaine sur une superficie correspondant à seulement 0,41% du territoire national’’, a-t-il soutenu.
MARIAMA DIEME
