Publié le 30 Aug 2017 - 00:27
PAIEMENT D’ARRIERES D’INDEMNITES

Le SAES réclame un milliard à l’Etat

 

Les enseignants du supérieur se braquent et réclament le paiement intégral et immédiat de leurs arriérés. En sit-in hier, ils ont promis de se faire entendre pour obtenir gain de cause.

 

Le syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) était  en sit-in hier au rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. A cette occasion, les enseignants ont dénoncé avec la dernière énergie la lenteur dans le paiement des indemnités de recherche. Ils  réclament à l’Etat une somme d’un milliard quatre cent millions (1 400 000 000) de francs. Ces arriérés   sont essentiellement constitués des primes de voyage, de recherche et des indemnités plein-temps.’’ Nous avons utilisé tous les voies et moyens pour rentrer dans nos fonds, mais à l’impossible nul n’est tenu. Les enseignements sont toujours les derniers à être payés et nous voulons que cela change’’, dénonce Ibrahima Dally Diouf, coordonnateur Saes du campus de Dakar.

Ils donnent ainsi à l’Etat un ultimatum de deux jours pour régler cette situation, sans quoi, ils se feront encore entendre par d’autres moyens. En discussion avec les autorités du rectorat, Dally Diouf et ses collègues ont dénoncé l’injustice dont ils font objet. ‘’Les enseignants ont tous un Bac+8 et les fonctionnaires, un Bac+6. Malgré tout, l’Etat préfère les payer et nous demander d’attendre’’, fustige le coordonnateur. Concernant le récent document du ministère de l’Economie et des Finances, attestant le paiement intégral des salaires des fonctionnaires, ils bottent en touche. ‘’En tout cas, les enseignants ne sont pas encore payés’’, précise le porte-parole du jour. Il a tenu à rappeler qu’ils peuvent rester des mois sans salaire et que personne ne les entend se plaindre, mais cette fois-ci, ils ne comptent pas se laisser faire. Depuis quelque temps, le Saes commence à se poser des questions sur l’utilisation des fonds des universités par le top management. C’est pourquoi le Saes veut des concertations sur cette question.

En fait, le problème de fond, c’est le budget des universités. Les sommes allouées chaque année à ces institutions publiques ne sont pas suffisantes pour couvrir les 12 mois. Les salaires des enseignants sont payés généralement jusqu’au mois de septembre ou octobre. Pour le reste de l’année, le décaissement se fait souvent tardivement et constitue une source de tension entre l’Etat et le SAES. D’ailleurs, l’année dernière, les enseignants de Saint-Louis avaient refusé de voter le budget qui leur avait été proposé pour manque de sincérité, avant de revenir à de meilleurs sentiments.

En 2013 déjà, le ministre de l’Enseignement  supérieur Mary Teuw Niane promettait que pour la rentrée suivante, il y aurait des budgets de vérité. Mais depuis lors, rien n’a changé. Ce qui fait qu’au-delà des salaires des enseignants, les universités ont même du mal à respecter leur engagement avec leurs fournisseurs. On pensait que l’augmentation des frais d’inscription (de 5 000 à 25 000 au minimum) allait changer la donne. Pour le moment, tel semble ne pas être le cas. En attendant qu’une étude soit menée sur l’utilisation de ces nouveaux revenus.

Il faut dire qu’entre les enseignants et le gouvernement, la paix dure rarement. Les points de friction ne manquent pas. Pas plus tard que la semaine dernière, le ministre de l’Enseignement supérieur avait fait une sortie pour accuser les enseignants  de manque de patriotisme. ‘’Si la réforme a des insuffisances, c’est à cause du manque d’engagement patriotique des enseignants», avait déclaré Mary Teuw Niane qui, dans la foulée, avait annoncé ‘’qu’aucun bachelier de l’année 2017 ne serait orienté à l’UFR SAT de l’UGB à cause du manque d’engagement des enseignants de cette UFR’’. Des propos dénoncés par le syndicat qui parle de ‘’show politico-médiatique’’ et de ‘’discours fantaisiste et démagogique devant les étudiants de l’UGB’’. L’affaire des arriérés vient donc s’ajouter à la tension entre le Saes et la tutelle.  

 CHEIKH DIOP (STAGIAIRE)

 

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