Publié le 5 Oct 2017 - 00:32
VIOL COLLECTIF, MEURTRE AVEC ACTE DE BARBARIE ET DE TORTURE

Ndèye Sokhna Lô violée par trois personnes avant d’être tuée

 

Après 5 ans passés derrière les barreaux, Mamadou Ndiaye, Ndiaga Ndiaye et Hamidou Ly ne sont pas prêts de quitter la prison. Ils ont été jugés par la chambre criminelle pour viol collectif, meurtre avec acte de barbarie et de torture sur une femme de 27 ans. Ils connaitront leur sort dans un mois.

 

C’est un ‘‘meurtre ignoble’’, a d’emblée jugé le représentant du ministère public. L’histoire de la mort tragique de Ndèye Sokhna Lô a ému, avant-hier, tous les occupants la salle n°4 du tribunal de Dakar. Mamadou Ndiaye dit ‘’Modou moto’’, Ndiaga Ndiaye et Hamidou Ly sont attraits à la barre pour répondre des accusations de meurtre avec acte de torture et de barbarie, de viol collectif, de vol en réunion, de détention illégale d’arme et de chanvre indien.

Ce sont des faits qui remontent au 20 décembre 2011 à Keur Massar. Ndèye Sokhna Lô, mariée et mère de 4 enfants, était sortie vers 21 h pour aller récupérer des habits chez son tailleur. Mais sa famille ne la reverra jamais vivante. Elle a croisé sur sa route ces trois malfrats qui l’ont entrainée à l’intérieur d’une maison en construction. Elle a été violentée et violée à tour de rôle puis dépouillée de ses habits, de son téléphone et de ses bijoux.  D’après le PV de la police, ses violeurs ont ensuite trempé sa tête dans une fosse septique avant de la poignarder à mort.

La famille était loin de se douter qu’un évènement tragique frappait un de ses membres. Après la prière du matin, alertée par les pleurs de l’un des enfants de la victime, sa coépouse  a averti leur mari. Ils se sont aussitôt mis à sa recherche, mais jusqu’au petit matin du 22 décembre, ils n’ont rien trouvé. Ce n’est que le lendemain, qu’ils ont été avertis de la découverte macabre du corps de Ndèye Sokhna Lô, dans un bâtiment, non loin de sa demeure.

Pour accomplir sa sale besogne, Mamadou Ndiaye était accompagné de son cousin Ibrahima Ndiaye, à qui il avait demandé d’attendre sur son scooter. Des consignes que ce dernier n’a pas respectées, car il l’a suivi à son insu et s’est caché pour voir toute la scène. La chance des limiers viendra du téléphone Samsung de la victime que Modou moto a offert à son jeune cousin Ibrahima. Ce dernier en a fait usage en appelant sa mère. Ce qui l’a perdu. Après investigations et la coopération des opérateurs téléphoniques, les enquêteurs l’ont alpagué et ont réussi à établir les liens entre les différents prévenus.

Toutefois, à la barre, Modou moto et ses coaccusés ont nié tout ce qui leur est reproché, affirmant ne même pas connaitre la victime. Une fois chez Mamadou Ndiaye, les policiers ont trouvé du chanvre indien et des machettes lui appartenant.  Quant à Ibrahima Ndiaye, c’est grâce à ses déclarations que la police s’est rendue sur les lieux et avait réussi à coffrer toute la bande. Mais à la barre, il s’est rétracté. ‘‘J’ai acheté le téléphone à Dakar-Plateau et je ne me rappelle de rien d’autre’’, a déclaré le jeune homme qui se réfugie derrière son état de santé défectueux. ‘‘Je suis malade et j’ai les documents qui le prouvent’’, conclut-il.

Les déclarations des témoins n’auront pas apporté grand-chose dans cette affaire, car aucun d’eux n’a pu assister au meurtre. Néanmoins, le substitut du procureur n’y va pas par quatre chemins. ‘‘C’est avec amertume et détresse que je fais mon réquisitoire’’, a-t-il lancé à l’entame de son propos. Il juge ces actes ‘‘crapuleux’’ et demande des peines sévères à l’encontre des 3 prévenus : 20 ans d’emprisonnement ferme pour le viol collectif et le meurtre, travaux forcés à perpétuité pour association de malfaiteurs et vol en réunion. Pour Ibrahima Ndiaye, 5 ans ferme pour non-assistance à un citoyen en danger.

Ce que la défense ne veut pas entendre, et les robes noires ont ardemment défendu leurs clients qui, selon eux, ne sont arrêtés  que ‘‘sur de simples déclarations fortuites’’. Raison pour laquelle ils ont du mal à digérer les peines requises par le procureur et demandent la libération de ces derniers qui ont passé ces 5 dernières années derrière les barreaux. Cependant, ils vont devoir encore patienter, car l’affaire est mise en délibérée et va être vidée le 7 novembre 2017. 

 CHEIKH DIOP (STAGIAIRE)

 

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