Gaston et compagnie se rebellent
Les plus grands promoteurs de lutte se sont réunis hier dans un restaurant de la place pour mettre en place un comité et dénoncer certaine "pratiques malsaines" dont ils sont victimes dans le milieu. Ils menacent de boycotter la prochaine saison si leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Ils se sont enfin compris. Fini le temps où les promoteurs s’entre-déchiraient. Plus de coup bas. En effet, les plus grands promoteurs de l'arène se sont réunis hier autour d'une même table pour discuter de leurs problèmes communs. Gaston Mbengue, Luc Nicolaï représenté par Pape Faye, Aziz Ndiaye, Pape Abdou Fall, Assane Ndiaye, Kandji Productions, Serigne Modou Niang, entre autres, étaient tous de la partie. Cette réunion convoquée par Gaston Mbengue avait pour objectif principal de discuter des difficultés que rencontrent les promoteurs lors de leurs manifestations. Des difficultés qui sont très souvent d'ordre financier. Gaston Mbengue dit ''perdre beaucoup d'argent'' dans ses organisations, et il est ''à découvert avec des banques''. C'est dans ce cadre-là que Pape Abdou Fall a dénoncé ''les cachets trop élevés''. Il a aussi prôné la collaboration entre promoteurs, une solidarité pour pouvoir reprendre le pouvoir de l'arène. C'est ainsi que les promoteurs ont à l'unanimité demandé que les cachets payés aux lutteurs n'excèdent pas la somme de 100 millions. ''Pour le combat Balla Gaye 2/Eumeu Sène, j'avais promis de payer 100 millions à chaque lutteur, si le comité des promoteurs m'en dissuade, je le suis et je paye moins de 100 millions'', promet Gaston Mbengue. Et le moyen le plus efficace de faire lutter une grande majorité des lutteurs, selon Pape Faye de Luc Nicolai and Co, c’est ''les mini-championnats de lutte comme le Claf et le Clif. On paye moins et beaucoup de lutteurs évitent une saison blanche'', une thèse appuyée par Gaston Mbengue qui révèle : ''Dans mon claf, je paye 5 millions à chaque lutteur pour trois combats''. Le problème de la location du stade Demba Diop a été aussi au menu des discussions, les promoteurs ne comprennent pas pourquoi le football paye 25 000 F Cfa, alors que la lutte casque 500 000 F Cfa.
Le diktat des télés
Le problème des télévisions a aussi été soulevé dans cette rencontre riche en révélations. En effet, Gaston Mbengue a confié aux promoteurs présents qu'il ''gagne 15 millions avec la RTS pour chaque grand combat, en plus de 50% des recettes publicitaires''. Les promoteurs se sont entendus pour régler le problème avec les contrats télévisés et ont exigé un baromètre pour toutes les télévisions qui n'ont pas le direct, mais qui veulent filmer.
Mais les problèmes qui tiennent le plus à cœur les promoteurs, c'est l'argent des ponctions sur les reliquats des lutteurs par le Cng. Les promoteurs exigent que cette argent leur soit désormais reversé, parce que, pense Assane Ndiaye : ''Il nous appartient, c'est notre argent''. En plus, Pape Abdou Fall ne comprend ''pourquoi les promoteurs reversent des frais d'organisation au Cng puisqu'ils se retrouvent à payer touT ce qui est inhérent à l'organisation, comme la location des bâches, le sable, les barrières etc...''. Ils exigent ainsi que le Cng prenne désormais en charge tous ces frais. Le comportement des lutteurs aussi est décrié dans cette réunion avec leur arrogance et le fait qu'ils chipent maintenant les sponsors aux promoteurs.
Un cahier de charges sera fait aujourd'hui, un comité de cinq personnes au moins sera formé, le tout seras soumis au ministre des sports Malick Gakou, mercredi prochain à 16 h. ''Si nos exigences ne sont pas respectées, nous allons tous boycotter la saison et ce sont les lutteurs et tous ceux qui travaillent dans la lutte qui vont y perdre puisque nous, nous avons nos business'', raconte Pape Abdou Fall.
KHADY FAYE