Publié le 8 Dec 2017 - 02:39
AFFAIRE DU ‘’FOU’’ ACCUSE DE L’ASSASSINAT DE SON FRERE CONSAGUIN

Le juge ordonne une expertise médicale 

 

C’est ce mardi que la Chambre criminelle de Dakar a ordonné qu’une l’expertise médicale soit effectuée sur Abdoulaye Sidibé en détention préventive depuis 2012, pour l’assassinat de son frère Boubacar Sidibé. Les résultats sont attendus au mois de mars.

 

Les avocats de la défense n’ont pas lâché prise. Convaincus que leur client Abdoulaye Cissé ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, ils ne veulent pas qu’il passe à la guillotine. Lui qui a égorgé son frère consanguin, Boubacar Sidibé, le 1er mai 2012, à Grand-Yoff. Ce qui fait que lorsque l’affaire a été appelée, une première fois en novembre dernier, Mes El Mamadou Ndiaye et Abdourahmane Tidiane Diallo avaient plaidé l’article 50 du Code pénal. Lequel dispose qu’il n’y a ni crime ni délit, lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l’action ou lorsqu’il a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister. Pis, ‘’il était impossible de faire comparaître l’ancien militaire dans ces conditions’’, précisait le juge.

En fait, Abdoulaye Sidibé ne se gênait pas de se mettre tout nu devant la barre. Parfois, il laissait entendre des charabias. Toutefois, le parquetier Saliou Ngom s’était opposé à cette demande, avant de demander au président de la Chambre criminelle de Dakar d’ordonner une expertise médicale sur l’inculpé. Sa requête n’avait pas prospéré. En lieu et place, le juge avait renvoyé l’affaire à ce 5 décembre pour la production du dossier médical de l’accusé.

Ce mardi, le natif de Ziguinchor, placé sous mandat de dépôt le 3 mars 2012 et père de 6 enfants, s’est assagi. Sur ce, le juge a demandé au greffier de lire l’ordonnance de renvoi. Et l’ancien militaire l’a écouté religieusement sans réagir. Malgré cela, les robes noires de la défense se sont de nouveau appuyées sur l’article 50. Rappelant ainsi que leur client n’est pas apte à comparaître devant ladite juridiction. ‘’Même avec la sérénité qu’il a montrée cette fois-ci, je sollicite d’ordonner à ce qu’il soit examiné par un sachant en la matière’’, a soutenu Me Abdou Dialy Kane devant l’épouse du défunt, Awa Sow, ainsi que les témoins Mamadou Diop et Cheikh Doumbouya.

Abondant dans le même sens, le parquet d’indiquer : ‘’Depuis le début de la procédure jusque-là, le comportement de l’accusé n’est pas normal. Même s’il est là, il ne semble pas être lucide et une sanction pénale n'est pas favorable à son encontre. Je sollicite une expertise médicale pour statuer sur ce cas’’.  Prenant en compte les préoccupations des parties au procès, le juge a ordonné l’expertise médicale pour une durée de 3 mois.

Pourtant à l’enquête préliminaire, l’inculpé avait été interrogé sur son état psychique au cours de l’enquête préliminaire. Il avait déclaré qu’en 1993, alors qu’il était militaire en service au premier bataillon, il avait été victime d’une embuscade avec certains de ses camarades et que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en avaient capturé quatre dont lui-même et en avaient tué deux sous ses yeux, et il n’avait dû sa survie qu’à son évasion. Il a affirmé avoir été hospitalisé au camp militaire de Ziguinchor, avant d’être transféré à Dakar et que, depuis lors, il ne cesse de faire des cauchemars.          

Interpellé, il a reconnu les faits en expliquant que la victime avait terni son image en racontant à tous leurs parents qu’il lui avait offert la somme de 2000 F CFA. Il a ajouté que la victime l’avait expulsé de chez lui, après un séjour de 10 jours, lorsqu’il a appris son projet d’attenter à sa vie en compagnie d’autres Guinéens. Que pour passer à l’acte, l’inculpé s’était rendu chez la victime, muni d’un couteau. Qu’à deux reprises, il a tenté d’isoler vainement son frère. Profitant de l’absence momentanée de sa femme Awa Sow, il l’a poignardé à la gorge mais, en évitant le coup, son frère a été mortellement atteint à la carotide gauche.

AWA FAYE

Section: 
LE RECOUVREMENT DES AMENDES JUDICIAIRES POSE UN PROBLÈME À KOLDA : Le nouveau procureur compte mettre en place un bureau d’exécution des peines
DÉTOURNEMENT DE PRÊT ET FAUX RENSEIGNEMENTS : Djibril Guèye traduit en justice par Coris Bank  
LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE ET LA CRIMINALITÉ : À Kolda, l’armée détruit des hectares de champs de chanvre indien
RAPPORT OMS SUR LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES DANS LE MONDE : Plus de 230 millions victimes dénombrées
Opération de sécurisation
ARRESTATION ARNAQUEURS RÉSEAU QNET : Près d’une soixantaine de victimes dénombrées
49e PROMOTION DES ÉLÈVES AGENTS DE POLICE : Deux élèves emportés par la grande faucheuse
SAINT-LOUIS : POUR DÉFAUT DE CARNET SANITAIRE : La bande de Darou condamnée à un mois ferme
AFFAIRE DES POMMADES CLANDESTINES : Alima Fall et Cie risquent des peines de prison fermes
MIGRATION CIRCULAIRE SÉNÉGAL-ESPAGNE : Une opportunité pour les jeunes ou une fuite des cerveaux ?
Déminage en Casamance
Utilisation des brouilleurs et répéteurs de signaux
Migrants Niger
SAINT-LOUIS : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE (SERRP) : Les parties prenantes harmonisent leurs actions
MATAM : Le Sutsas lève son mot d’ordre
KOLDA - DÉFICIT DE PROFS, PLÉTHORE D'ABRIS PROVISOIRES… : Le nouvel inspecteur d’académie face aux défis à relever
CANCER AU SÉNÉGAL : 11 841 nouveaux cas de cancer en 2022, pour 8 134 décès associés
BLOQUÉS AU NIGER DEPUIS PLUSIEURS MOIS : Trente-trois Sénégalais rapatriés, 44 encore retenus dans des centres
Accident
Chanvre indien