Publié le 22 Mar 2018 - 23:41
NON PAIEMENT DE LA DETTE DE L’ETAT

La Fépes se défoule sur Amadou Ba

 

Voilà plusieurs mois que les chefs d’établissements privés d’enseignement supérieur courent derrière l’argent que leur doit l’Etat du Sénégal. Le principal accusé dans cette affaire reste Amadou Ba. Un sit-in devant le ministère des Finances a été d’ailleurs annoncé hier, lors d’une conférence de presse.

 

Les étudiants orientés dans les écoles de formation, membres de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fépes), sont restés plus d’un mois sans cours. Et leurs vacances forcées pourraient bien se prolonger. Les chefs d’établissement ont, en effet, décidé de descendre dans la rue pour réclamer leur dû. Un sit-in est prévu devant les locaux du ministère des Finances. En conférence de presse hier, la Fépes considère le ministre Amadou Ba comme la source du mal dans cette affaire. ‘’Le ministre de l’Enseignement supérieur a fait tout ce qu’il devait faire pour qu’on soit payé. C’est le ministère des Finances qui ne veut pas. Il a d’autres priorités, et la formation dans les établissements privés n’en fait pas partie’’, peste le secrétaire général adjoint, Abass Fall. 

Pourtant, après la première conférence de presse le 18 janvier  et les rencontres avec le ministère de tutelle, la Fépes disait avoir  noté une lueur d’espoir. Car il leur avait été promis de leur payer 4 milliards, c’est-à-dire, les 50% des 8 milliards représentant les frais scolaires de la cohorte d’étudiants de l’année académique 2016-2017. Promesse leur a été faite également d’éponger les reliquats des trois dernières années (8 milliards là aussi). Mais cette lueur ‘’s’est très vite éteinte’’, puisque rien de cela n’a pas été fait. Or, à ces 16 milliards viennent s’ajouter les 12 milliards de cette année en cours. En effet, malgré le non-respect des engagements de l’Etat, le privé a encore reçu cette année 30 000 nouveaux bacheliers. Ce qui fait 12 milliards en raison de 40 000 F par étudiant par an. D’où un total de plus de 20 milliards.

A travers le texte préliminaire, la Fépes se demande même si le ministre Amadou Ba ne veut pas ‘’saboter’’ le projet du chef de l’Etat qui consiste à orienter des bacheliers dans le privé. ‘’Nous ne pouvons pas comprendre qu’un ministre des Finances se comporte comme un roi’’, s’emporte-t-il. En fait, Abass Fall précise qu’avec le décret d’avance pris en novembre dernier par le président de la République, on leur avait donné de fausses informations, en leur faisant croire que c’était le ministère de l’Enseignement supérieur qui n’avait pas déposé les états. Mais après investigations, ils se sont rendu compte que les services de Mary Teuw Niane s’étaient acquittés de leurs tâches dans les meilleurs délais. Et que c’était plutôt Amadou Ba et ses collaborateurs qui n’avaient pas fait leur travail, c’est-à-dire décaisser l’argent.

De ce fait, la Fépes exige une rencontre avec le Premier ministre, en présence des deux ministres concernés. Ses membres entendent également aller vers les parlementaires, les familles religieuses et les associations de parents d’élèves et d’étudiants, afin de se faire entendre. En attendant, les exclus sont contraints de rester à la maison. Et pour qu’ils puissent retourner en classe, il faudrait que l’Etat verse d’abord les  4 milliards promis. ‘’Dans ce cas, on pourrait laisser les étudiants reprendre les cours, en attendant de négocier sur le reste’’, s’engage Abass Fall. Sans cela, les chefs d’établissement disent ne pouvoir rien faire. Ils ont des entreprises, et c’est parce qu’ils ont atteint l’insolvabilité qu’ils ont décidé de réagir. ‘’L’Etat doit comprendre qu’il a le devoir d’appuyer et non de pousser à la faillite des entreprises privées’’, a lancé la Fépes.

BABACAR WILLANE

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