Publié le 27 Nov 2018 - 21:52
ACCES AU FICHIER ELECTORAL

L’opposition revient à la charge

 

Récemment éconduits du ministère de l’Intérieur où ils s’étaient rendus pour un contrôle du fichier électoral, les membres du Front de résistance nationale, par la voix d’Oumar Sarr, se déchargent sur le directeur de l’Automatisation des fichiers.

 

L’opposition n’en démord pas. Les partis membres du Frn (Front de résistance nationale) continuent toujours de réclamer au ministère de l’Intérieur l’accès au fichier électoral. Au directeur de l’Automatisation des fichiers (Daf) qui prétendait que les opposants veulent indument accéder à certaines données qui ne feraient pas partie des données électorales, ils rétorquent : ‘’La loi électorale dispose en son article 53 : ‘La carte d’identité biométrique Cedeao fait office de la carte d’électeur.’ Dès ce moment, selon nous, il n’est pas pensable de séparer artificiellement les données de la carte d’électeur et celles de la carte Cedeao’’.

Récemment, les dirigeants de l’opposition se sont présentés à la Daf pour le contrôle et l’examen du fichier électoral. ‘’A notre grande surprise, indiquent-ils dans leur lettre au ministre de l’Intérieur, comme seul moyen d’accès au fichier électoral, il a été proposé à nos plénipotentiaires un écran de saisie standard pour des recherches d’électeurs sur la base de critères figés (numéro électeur, prénoms, nom, région, département, arrondissement, commune, lieu de vote, Nin)’’.

Ceci était loin de leur espérance, renseignent-ils, ‘’nous avions mandaté nos experts pour une autre mission, celle que confère la loi aux partis politiques, c’est-à-dire ‘contrôler la tenue du fichier général des électeurs’. Nous pensions que vous nous mettriez dans des conditions au moins équivalentes à celles des experts que vous aviez sélectionnés pour l’audit que vous aviez préparé et qui avait été financé, à votre demande, par l’Union européenne. Nous voulions, en particulier, nous rendre compte nous-mêmes de la fiabilité du fichier sur la base de requêtes et de combinaisons de requêtes que nous aurions librement confectionnées, et vérifier que le fichier n’était pas perméable à la fraude électorale’’.

Pour le Frn, cela a été le cas, depuis toujours. Les partis, à les en croire, ont pu bénéficier du libre accès au fichier avant l’année 2000, entre les années 2000 et 2012, et les fonctionnaires actuels de la Daf peuvent l’attester, précisent-ils.

L’affaire portée devant l’Union européenne et la Cedeao

Ne décolérant pas contre le directeur de la Daf qui leur a signifié qu’ils ne pouvaient accéder au numéro de la carte d’identité de la Cedeao et à la signature des électeurs, ils signalent que le décret 2016-1536 portant application de la loi instituant la carte biométrique Cedeao explique, en son article 1er, que ladite carte comporte : au recto, entre autres, le numéro carte Cedeao, les prénoms, nom, date et lieu de naissance, sexe, date de délivrance, date d’expiration, adresse du domicile, centre d’enregistrement, signature ; au verso pour les électeurs : numéro électeur, région, département, arrondissement, commune, lieu de vote, bureau de vote, Nin ; pour les non-électeurs : la mention «Ne peut pas voter», le Nin. Suffisant pour leur faire dire : ‘’Pour nous, si le décret signifiait que seules les données au verso de la carte Cedeao étaient accessibles aux partis dans le cadre de l’application de la loi, il ne leur serait même pas possible de consulter les prénoms et nom des électeurs, ce qui serait absurde.

D’ailleurs, dans le rapport d’audit susmentionné, les éléments constitutifs du fichier électoral détaillés et testés (paragraphe 6) sont les numéros d’électeur, le Nin, le numéro de la carte d’identité Cedeao, les prénoms, nom, genre, date de naissance, etc.’’.

Ainsi, les camarades d’Oumar Sarr invitent Aly Ngouille Ndiaye au respect de leur droit d’inspecter le fichier général des électeurs, comme le stipule l’article L48 de la loi portant Code électoral. Ampliation de la lettre a été faite à Cena, à la Cedeao et à l’Union européenne.

MOR AMAR

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