Conseiller technique en charge de la communication de l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Mamadou Kassé a indiqué, hier à Thiès, que si l’information sur l’existence des caisses illicites est avérée au sein des brigades de gendarmerie, l’institution va prendre des mesures.

L’existence de caisses illicites dans les brigades de gendarmerie fait grand bruit. Et l’Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ne veut pas être en retrait, dans cette affaire qui touche de près son domaine de compétence, à savoir la lutte contre la corruption. A Thiès, où il a tenu, hier, un atelier d’information et d’échange sur sa stratégie nationale de lutte contre la corruption, la déclaration de patrimoine et la prévention, Mamadou Kassé, conseiller technique en charge de la communication de la structure, a annoncé qu’ils veulent que cette affaire soit élucidée. Et même, au besoin, prendre des dispositions nécessaires pour que cette pratique ne puisse prospérer dans les brigades de gendarmerie.

‘’Dans le cadre de la corruption, ce sont tous les secteurs qui sont concernés. Il y a des actes de corruption qui sont commis par les acteurs qu’on peut identifier dans l’ensemble des secteurs. Mais il faut faire en sorte que ces acteurs ne puissent pas s’adonner véritablement à cette pratique. Qui est une pratique corrosive, néfaste pour un pays en voie de développement’’, souligne Mamadou Kassé. Le conseiller technique en charge de la communication de l’Ofnac souligne qu’ils ne vont pas attendre d’être saisis pour s’emparer de la question. ‘’J’entends parler de ces caisses. Je dois dire qu’à notre niveau, nous n’avons pas pris connaissance officiellement de ce qui s’est passé. La presse en fait écho. Mais nous considérons que, si c’est le cas, il y a nécessité de prendre toutes les dispositions pour que de telles situations ne prévalent dans ces structures-là’’, a-t-il dit au sortir de l’atelier.

Et pourtant, l’année dernière, l’Ofnac avait organisé, à Thiès, un atelier d’information et de sensibilisation exclusivement dédié aux agents de sécurité, notamment les élèves-officiers de l’Ecole nationale des officiers d’active (Enoa) basée au sein du périmètre régional, pour mieux cerner et s’approprier la question.

La corruption, ‘’vivier d’insécurité’’ 

Poursuivant son propos, l’ancien rédacteur en chef du quotidien ‘’Le Soleil’’ trouve nécessaire d’éradiquer la corruption une bonne fois pour toutes. Parce que, ajoute-t-il, celle-ci est le ‘’vivier même de l’insécurité de nos pays.’’ Car, s’il y a corruption, il y a insécurité, mal gouvernance et aussi conflits. ‘’Très souvent, les conflits qui découlent de la corruption conduisent à des situations irréparables, à la limite catastrophiques’’, prévient Mamadou Kassé.

Toutefois, il se réjouit de la tendance baissière du niveau de la corruption au plan national. Un résultat obtenu, précise-t-il, grâce à la stratégie nationale de sensibilisation mise sur pied par l’Ofnac et soutenue de part et d’autre par les acteurs de la vie socio-professionnelle. ‘’De plus en plus, les gens comprennent ce qu’est la corruption, identifient les manifestations de la corruption et se réfèrent à l’Ofnac pour alerter, prévenir et jouer le rôle de veille d’alerte, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Nous considérons  que cette situation est en train d’impacter au niveau des citoyens. Dans le cadre de la lutte contre la corruption, personne n’est exclu, aussi bien en milieu rural et urbain. Tout le monde doit se mobiliser à ce qu’il n’y ait pas de corruption et de pratiques corruptives dans les différents secteurs de la vie sociale ou publique’’, poursuit M. Kassé, rappelant que la corruption n’est pas dédiée à un secteur proprement dit.

Cette année, les Nations Unies ont choisi comme thème ‘’Unis contre la corruption pour le développement, la paix et la sécurité’’, pour marquer la Journée internationale de la lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année. Une initiative que l’Ofnac a décidé de poursuivre au plan national, dans le cadre d’une quinzaine nationale de mobilisation et la lutte contre la corruption.

GAUSTIN DIATTA (THIES)