Publié le 14 Dec 2018 - 21:41
ACCES AUX PRODUITS DE LA PLANIFICATION FAMILIALE

Les nouvelles stratégies du Partenariat de Ouagadougou

 

Après 7 ans d’existence dans neuf pays d’Afrique de l’Ouest pour aider à l’accès aux produits contraceptifs, le Partenariat de Ouagadougou a pu éviter beaucoup de décès, grossesses à risques et avortements. Il annonce de nouvelles stratégies.

 

‘’Les voies du succès pour 2020 ‘’. C’est le thème de la 7e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou. Créé en 2011, ce cadre vise à aider les 9 pays de l’Afrique de l’Ouest à élever leur taux de planification familiale, de façon plus large, l’amélioration de la santé de la reproduction. La coordinatrice de l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Fatimata Sy, renseigne qu’ils sont dans une phase d’accélération, parce que l’échéance arrive dans deux ans. ‘’Nous avons voulu discuter avec les 350 participants venus du Bénin, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Togo du Sénégal et du Niger, afin de voir ce que nous devons faire plus et mieux pour cette accélération’’, dit-elle.

Les partenaires se sont entendus sur trois voies, pour y arriver. La première est l’inclusion des jeunes. ‘’Parce que, dans l’ensemble de nos pays, plus de 50 % de la population est jeune. Nous ne pouvons pas parler de politique de stratégie en santé de la reproduction sans qu’on parle des jeunes, vu leur poids démographique’’. La deuxième voie sur laquelle ils comptent s’engager est la multi-sectorialité. Car, explique-t-elle, la planification familiale est certes un intrant pour réduire la mortalité maternelle, infantile, néonatale, un espacement de naissances, mais c’est aussi un facteur de développement. D’autant que, souligne Mme Sy, dans la capture du dividende démographique, il est établi qu’il faut s’appuyer sur 4 piliers, à savoir l’éducation, l’emploi, la bonne gouvernance et la planification familiale. La troisième voie concerne la mise en œuvre des pratiques à haut impact. ‘’Nous savons que, dans nos pays, nous n’avons pas assez de ressources pour tout faire. Donc, il faut que nous fassions des priorités et nous avons identifié des interventions porteuses. C’est-à-dire là où vous investissez pour avoir très vite et rapidement des résultats’’, déclare Mme Sy.

‘’En 7 ans, 727 000 avortements à risques et 6 810 décès maternels ont été évités’’

Après 7 ans de mise en œuvre, le partenariat a réussi à avoir 3 millions d’utilisatrices supplémentaires de produits Pf.  Lors de la première phase, 2011-2015, ils voulaient atteindre 1 million de femmes ; ils ont obtenu finalement 1 million 300 femmes.  Pour 2016-2020, c’est la phase d’accélération. ‘’Pour cette période, nous avons regardé les besoins non satisfaits des femmes. C’est-à-dire celles qui veulent accéder à la contraception et qui n’y arrivent pas. Nous avons défini un objectif pour les 9 pays : c’est d’atteindre 2 millions 200 mille femmes additionnelles utilisatrices des modèles de contraception. Nous sommes dans la troisième année de cette phase d’accélération et nous pouvons dire que nous avons atteint 63 % de cet objectif’’, informe-t-elle.

Toutefois, elle soulève des disparités dans les résultats. Certains pays ont atteint les résultats attendus d’eux ; d’autres ne les ont pas atteints et doivent redoubler d’efforts. Parmi les pays qui ont atteint, voire dépassé ce résultat, il y a le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie.  ‘’En 7 ans, 2 040 000 grossesses non désirées ont été évitées ; 727 000 avortements à risques et 6 810 décès maternels évités par le partenariat’’, souligne Mme Sy.

La première conseillère de l’ambassade des Etats-Unis, Martina Boustani, a, elle, souligné les gros progrès en matière de planning familial en Afrique de l’Ouest effectués par le partenariat. Mais, dit-elle, l’objectif est loin d’être atteint. Car, d’ici 2020, plus de 2 millions de femmes supplémentaires auront besoin de services de planning. ‘’Les produits contraceptifs, dit-elle, doivent s’adapter au rythme de cette demande croissante. C’est maintenant que nous devons préparer l’avenir. Nous devons tout d’abord voir comment renforcer l’accès au planning familial. Mais également envisager la façon dont les normes sociales influencent l’accès à ces produits’’.

En ce qui concerne le Sénégal, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, souligne que cette dernière phase du Partenariat de Ouagadougou va permettre de mesurer les progrès réalisés et d’évaluer les limites et regarder plus loin. Car, dit-il, beaucoup de défis doivent être relevés. ‘’Le Sénégal a fait le choix de retenir la planification familiale comme un outil majeur de lutte contre la morbidité, et la mortalité maternelle infantile’’.

VIVIANE DIATTA

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