Le Sytjust campe sur sa position
La crise que traverse la justice n’a pas encore trouvé d’issue. Car la rencontre d’hier, entre le Garde des Sceaux et le Syndicat des travailleurs de la justice s’est soldée par un échec. La société civile l’avait provoquée afin que les deux parties arrivent à une solution. Mais elle n’a pas abouti aux résultats escomptés, puisque les syndicalistes campent sur leur position. ‘’Nous ne démordons pas. Le plan d’action va se poursuivre’’, confie à ‘’EnQuête’’ le secrétaire général du Sytjust. A l’en croire, le ministre Ismaïla Madior Fall ne leur a proposé ‘’rien de concret’’, mais il a ‘’tout juste exprimé son désir de voir les choses avancer et d’arriver à une solution pacifique à la crise qui se profile’’.
Ainsi, il leur a expliqué que l’adoption est retardée par des observations faites par des organes tels que le Conseil supérieur de la Fonction publique. Cependant, face aux observations du ministre, Me El Hadj Ayé Boun Malick renseigne qu’ils (les syndicalistes) n’entendent pas transiger, du fait qu’ils ont dépassé toutes les phases de la négociation. ‘’Les textes proposés contenaient des points d’accord. Ils doivent être signés tels qu’ils ont été adoptés. Nous voulons également l’adoption des textes sur le régime indemnitaire’’, martèle Me Diop qui, une fois de plus, invite leur ministre de tutelle à ne pas se laisser influencer par les faucons.
Pour le syndicaliste, ils ne demandent pas l’impossible et que le contexte difficile évoqué par le gouvernement ne les lie pas. Car, d’après Me Diop, c’est ce même contexte qui prévalait au moment de signer le protocole d’accord, le 17 octobre dernier. ‘’Il se pose un problème de crédibilité et du respect de la parole donnée, surtout que nous avons eu l’engagement du président de la République’’, fulmine le greffier.
Cependant, malgré l’échec des négociations, l’espoir est permis. Une seconde rencontre est envisagée. ‘’Nous avons demandé au Garde des Sceaux de provoquer une autre rencontre avec les ministres des Finances et du Budget. Car, apparemment, c’est le ministre de l’Economie et des Finances qui est à l’origine de tout, car on ne peut pas avoir un protocole signé par le ministre du Budget et qu’on évoque ensuite des difficultés’’, a fait savoir le secrétaire général.
Aussi met-il en garde : ‘’Si, au-delà du 27, rien n’est fait, nous allons décréter une grève illimitée.’’ Pour ne pas en arriver à cette situation qui va porter préjudice aux justiciables, Me Diop estime que le gouvernement devrait chercher à régler leurs préoccupations et ne pas instaurer de bras de fer. Et surtout ne pas opter pour une solution de substitution des greffiers par des gendarmes et gardes pénitentiaires, en cas de grève. Car c’est de loin la solution.