Publié le 21 Jan 2019 - 21:39
UN MAITRE CORANIQUE JUGE POUR PÉDOPHILIE

Coupable ou victime de cabale ?

 

L'affaire est complexe et a été jugée, vendredi, au tribunal de Grande instance de Mbour. S’agit-il de pédophilie ou de règlement de comptes ?

 

Marié à deux femmes, père de plusieurs enfants, maître coranique et imam de la mosquée de son quartier, M. D a été jugé, vendredi, au tribunal de Grande instance de Mbour. Il est accusé d'avoir introduit ses doigts dans le sexe de son élève de 7 ans. L'affaire remonte au mois d'octobre, lorsque le chef de quartier Cheikh Tine dit avoir entendu une rumeur. Devant la barre, ce dernier déclare s'être déplacé jusque chez le maître coranique pour lui demander si ce qui se murmurait dans le quartier était vrai. ''Il m'a dit que c'était vrai et que c'est le diable qui l'avait poussé à commettre un tel acte. Il m'a demandé des excuses et de faire en sorte que cela ne s'ébruite pas'', a-t-il témoigné. D’ailleurs, c’est lui qui a porté l’affaire devant la justice.

En effet, selon le procès-verbal de police, la petite a déclaré que le maître coranique a libéré les autres élèves et l'a retenue chez lui. Restés seuls, il a introduit ses deux doigts dans son sexe. ''Tout cela n'est qu'une cabale contre ma personne. C'est un complot. Depuis des années, il me provoque et je n'ai jamais protesté. Ils ont alors pensé m'atteindre, en m'accusant d'une telle ignominie'', s'est défendu le maître coranique. D'après, son avocat, Me Moïse Ndior, les trois certificats médicaux n'ont rien donné. 

D’ailleurs, il ressort des débats d'audience que jamais la petite fille ne reste au daara. Elle rentrait tous les jours avec ses frères et sœurs. Le père de l'enfant soutient que jamais ses enfants ne rentraient l'un sans l'autre. Qu’il a toujours eu de bons rapports avec le maitre coranique et qu’il ne le poursuit en rien.

Problème de tariqa ?

Ensuite, les débats ont révélé qu’entre le maître coranique et le chef de quartier, il y a eu des antécédents. Le chef de quartier s’en est expliqué. ''Il avait enchaîné un de ses talibés. Et je suis allé chez lui pour lui dire que, la prochaine fois, je porterais plainte contre lui pour mauvais traitement'', a révélé Cheikh Tine. Mais, selon un autre témoin proche du religieux, M. D ne reste jamais seul avec ses élèves. Et que ces problèmes avec les vieux du quartier s’expliquent par le fait que le maître coranique est ‘’ibadou’’ et dirige la mosquée, alors que ceux qui lui jettent l'opprobre sont des tidianes.

Toutes choses qui ont fait sortir Me Moïse Ndior de ses gonds. ''Le témoin a menti et il y a une complicité des polices judiciaires. Le certificat médical a été rédigé, 17 jours après. Il y a eu trois certificats médicaux et aucun n'a conclu d'une agression sexuelle. Quel intérêt aurait pu avoir le maître coranique pour mettre ses doigts dans le sexe d'une petite fille'', a plaidé l'avocat. Qui se demande, d'ailleurs, pourquoi toutes les personnes qui se sont investies dans cette affaire sont des tiers et pas les parents de l'enfant. Le conseil de dire que Cheikh Tine doit être puni pour faux témoignage.

 ''La justice ne doit pas être instrumentalisée pour des querelles de religion. Ils veulent salir l'image de mon client'', a dénoncé l'avocat. Qui demande qu'on relaxe son client purement et simplement afin que justice lui soit rendue. Le procureur a requis 10 ans fermes. Le maitre coranique sera fixé sur son sort, le 25 janvier prochain.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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