Publié le 25 Feb 2019 - 19:45
PROCLAMATION RESULTATS SCRUTIN PRESIDENTIEL

Idy et Sonko rejettent les ‘‘partiels’’ et accusent la presse

 

L’esquisse des premières tendances ne réjouit pas l’opposition. Ousmane Sonko et Idrissa Seck ont organisé, dans la soirée d’hier, un point de presse… pour accuser la presse, rejeter l’idée d’un premier tour et préparer un second tour.

 

Après les annonces multimédia des premières grandes lignes du scrutin d’hier, les positions se sont radicalisées. Du côté de deux membres de l’opposition notamment. Idrissa Seck et Ousmane Sonko ont organisé un point de presse conjoint dans la soirée d’hier pour mettre en garde contre une déclaration de victoire au premier tour par le camp Benno Bokk Yaakaar (Bby). ‘’Nous ne l’accepterons jamais, le peuple sénégalais ne l’acceptera jamais (…) Les résultats que nous avons de nos différents Qg nous sont favorables également, mais nous nous sommes abstenus de toute déclaration victorieuse (…) On demande à ceux qui aiment le peuple sénégalais de ne pas se précipiter à avaliser des résultats’’, a déclaré le leader de la coalition Idy2019. Sa dernière remarque était adressée à la presse après qu’il a attaqué le camp présidentiel.

Les relations de la proclamation de résultats dans les différents centres, les liaisons téléphoniques, comptes rendus accouplés à des prospections statistiques sur les plateaux de télé et les studios de radio n’ont manifestement pas été du goût de l’opposition. Si Idrissa Seck a été modéré dans ses propos et impersonnel dans la dénonciation, Ousmane Sonko ne s’est pas privé de mettre les pieds dans le plat. Le candidat a nommément cité la 2Stv, Gfm et la presse française ‘‘de transmettre de manière tendancieuse pour préparer l’opinion à l’annonce d’une victoire de Macky Sall au premier tour’’.

‘‘A l’état actuel, aucun candidat, je dis bien aucun, moi y compris, ne peut se proclamer vainqueur. On ne peut s’arroger cette prérogative de la proclamation des résultats partiels à part la Commission nationale de recensement des votes et des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. En dehors de ces deux institutions, aucun Sénégalais ne peut le faire, fusse-t-il candidat, a fortiori la presse’’, a-t-il déclaré dans la salle bondée du siège de Bokk gis gis sur la Vdn.

Les militants, chauffés à blanc, se sont laissé emporter à des invectives désobligeantes envers cette presse qui serait la cause de tous leurs maux. Les deux opposants sont déjà dans une logique de reprendre la campagne, puisqu’Idrissa Seck ‘‘invite l’ensemble des populations qui ont voté pour elle (l’opposition) à rester vigilantes et les invitons à soigneusement préparer le 2e tour’’. Quant à Sonko, il lance un appel aux ‘’forces de défense et à la justice de ce pays à rester républicaine et équidistante de toutes les chapelles politiques. Nous appelons le peuple sénégalais à faire barrage, car ce qu’il y a, c’est une confiscation de leur souveraineté par tout moyen nécessaire, contre Macky Sall et son régime’’, a-t-il défendu.

La réponse salée de Gfm

La réplique ne s’est pas fait attendre du côté du Groupe futurs médias (Gfm). Une réponse destinée exclusivement au candidat qui a cité le groupe de presse leader. ‘‘Sonko vient de montrer qu’il n’a pas encore la maturité requise, ni les épaules larges, pour épurer son discours «haineux», proféré dans une langue vengeresse. Le candidat de Pastef a de quoi se gausser, aujourd’hui, de n’avoir pas obtenu des plus forts restes. Mais cela ne lui donne pas le droit d’insulter des pères et mères de famille, de mettre en doute le professionnalisme des agents de Futurs Médias’’, pouvait-on lire dans le communiqué de presse envoyé dans la boite d’’’EnQuête’’.

Dans un ton tout aussi véhément, les services de la chaine du magnat de la presse Youssou Ndour ont dénoncé l’inconséquence du candidat de la coalition Sonko-Président. ‘’Monsieur Ousmane Sonko, vous crachez du feu sur des gens que vous couvriez de fleurs, il y a peu. Parce que ça ne vous arrange pas aujourd’hui. Vous vous érigez en bien-pensant, arborant un manichéisme de mauvaise foi, demandant à vos ouailles de brûler Gfm qui a eu le seul tort de donner des résultats en direct. Contredisez ces premières tendances, c’est votre droit. Mais n’incitez pas à la haine, ça ne vous grandit pas, ça ne vous honore pas. Vos adversaires ont dû se pincer pour le croire, tant ils ont été horripilés par ce discours au ras des pâquerettes sortis de votre bouche nauséeuse’’, a conclu le communiqué.

OUSMANE LAYE DIOP

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