Publié le 20 May 2019 - 19:07
TENTATIVE DE CORRUPTION

Foula Mballo, le procureur et les 300 000 F Cfa

 

Le tribunal de grande instance de Kolda a condamné, ce mercredi, le cultivateur Foula Mballo à un an avec sursis. Il a tenté de corrompre le procureur de la République près le tribunal de Kolda, avec la somme de 300 mille francs Cfa, pour sortir son fils d’un mauvais pas.

 

Le 7 mai 2019, Foula Mballo a eu l’outrecuidance d’aller trouver le procureur de la République près le tribunal de Kolda, dans son bureau, pour tenter de le soudoyer. Le cultivateur, natif de Mballocounda, dans région de Kolda, est marié à deux femmes et père de dix enfants. Il voulait tirer d’affaire son fils Boubacar Mballo, arrêté et envoyé en prison pour le viol d’une mineure âgée de moins de 13 ans. Il a été arrêté manu militari et envoyé à la citadelle du silence. Il a été jugé hier.

Ce jour-là, Foula Mballo s’est introduit dans le bureau du procureur, aux environs de 12 h. Après les salamalecs d’usage, il a exposé le problème : son fils est arrêté pour une affaire de viol. Il sollicite auprès du maitre des poursuites une aide pour qu’il fasse preuve d’indulgence à son égard. ‘’Cela faisait d’ailleurs un mois que je cherchais à voir le procureur, mais sans succès. Après notre entretien, je me suis dit qu’il est de coutume de faire un petit geste financier. C’est ainsi que j’ai sorti de ma poche une enveloppe contenant 300 000 F Cfa que j’ai posée sur sa table, pour obtenir une faveur dans le procès de mon fils’’, a-t-il confessé aux juges.

Il ajoute : ‘’Surpris de mon acte, le procureur m’a clairement dit que jamais je ne referai un geste pareil. C’est ainsi qu’il a appelé au poste de police pour donner instruction de m’arrêter et de me conduire en prison.’’

A la question de savoir qui lui a conseillé de faire cela, Foula Mballo a répondu : ‘’Je l’ai fait de mon propre gré.’’ Le président du tribunal voulu aussi savoir s’il a, une fois, entendu dire qu’on peut trouver un arrangement avec le procureur, moyennant de l’argent, dans le cadre d’une affaire. Le prévenu a déclaré : ‘’Non ! Je ne l’ai jamais entendu.’’ Le juge a alors insisté pour connaitre les motifs de son acte. ‘’Personne ne m’a instruit de le faire. Si j’ai agi de la sorte, c’est juste qu’il est de coutume, dans ce pays, qu’à chaque fois qu’on rencontre une autorité, de faire un geste de bonté et d’hospitalité à son égard’’.

‘’Saviez-vous que cet acte de corruption est interdit et même réprimé ?’’.  ‘’Je l’ignorais’’, a-t-il dit, avant de faire son mea culpa : ‘’Je reconnais avoir commis une grande erreur et je sollicite la clémence du tribunal. Car j’ai juste été animé par un sentiment de générosité, comme il est de coutume.’’

Finalement, il a été condamné à un an d’emprisonnement assorti du sursis par le tribunal de grande instance de Kolda.

 EMMANUEL BOUBA YANGA

 

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