Le Sénégal candidat
Depuis le 5 juin, se tient, à Paris, le Forum Unesco-Afrique-Chine. Le Sénégal y prend part et veut même intégrer le Conseil intergouvernemental qui sera renouvelé aujourd’hui. Ce qui serait un grand pas, puisque le Sénégal n’est membre d’aucune commission de l’Unesco actuellement.
Aujourd’hui, à Paris, sera renouvelé le Conseil intergouvernemental de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Ce sera à l’issue du Forum Unesco-Afrique-Chine organisé depuis le 5 juin par le Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec le Fonds pour le patrimoine mondial africain et la Commission nationale de la République populaire de Chine pour l’Unesco. La rencontre se tient à Paris, au siège de l’Unesco, jusqu’au 8 juin. Le Sénégal est candidat pour intégrer le Conseil intergouvernemental. Il est important qu’il soit élu, car il ne fait plus partie d’aucun comité.
En attendant, à Paris, la rencontre a commencé par une session de haut niveau avec les responsables des gouvernements africains et chinois en charge de la culture, de l’environnement et des infrastructures, en particulier de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et de la gestion des aires protégées. Le Sénégal est représenté par le directeur de cabinet du ministre de la Culture, Demba Faye, et du point de contact de l’Unesco, par ailleurs directeur des Arts, Abdoulaye Koundoul.
M. Faye a profité de la tribune offerte pour rappeler les grandes actions menées par le Sénégal, dans le cadre de la Convention de l’Unesco que le pays a ratifiée en 2006. ‘’En sa qualité de membre du groupe de contact du Réseau international sur la politique culturelle, regroupement international spécialement constitué à cet effet par les ministres de la Culture de 63 pays de tous les continents, le Sénégal est l’un des auteurs de l’avant-projet de convention soumis à l’Unesco avec demande de l’inscrire parmi ses priorités’’, a-t-il indiqué. Aussi, ‘’le Sénégal a abrité la toute première réunion ministérielle du Ripc, après l’adoption de la convention où furent dessinés les contours d’un programme international évolutif de promotion des adhésions et ratifications ainsi que de mise en œuvre. Les instruments d’appui et de suivi-évaluation, comme le Fonds international pour la diversité culturelle (Fidc) et les rapports mondiaux, furent proposés à cette occasion’’, a-t-il rappelé.
Dans la même veine, il a indiqué que le Sénégal est l’un ‘’des premiers Etats membres de l’organisation à déposer leurs instruments de ratification et, au vu de son action, a été l’un des premiers pays africains à devenir membre du Comité intergouvernemental (Cig) durant la période 2007-2011’’. Et ‘’à la fin de son mandat, notre pays a continué à participer aux sessions comme observateur, avec de fortes délégations. Il a, de ce fait, joué un rôle important dans la conception et la définition des stratégies de mise en œuvre des directives opérationnelles adoptées par les dernières conférences des parties’’, a affirmé M. Faye.
Ce qui signifie que même si le Sénégal n’est membre d’aucun conseil intergouvernemental de l’Unesco, il n’en reste pas moins actif. Cela, l’institution de Bretton Woods semble bien le comprendre, puisque ‘’le lancement en Afrique du rapport mondial 2018 Re | Penser les politiques culturelles, a été opéré à Dakar le 21 mars 2018’’.
En outre, afin d’atteindre les objectifs de la convention de 2005, des avancées sont notées au niveau national. En effet, il y a eu ‘’la mise en œuvre d’un mécanisme d’accès aux fonds nationaux de la culture conforme aux dispositions de la convention, offrant ainsi la même chance à tous d’accéder à ces financements souvent complémentaires au Fidc. Les résultats immédiats sont perceptibles, notamment avec les récents succès du cinéma sénégalais au Fespaco et à Cannes’’. Il y a également ‘’la mise en place d’une cellule genre au ministère de la Culture et de la Communication, la signature d’une convention avec l’Agence nationale des statistiques et de la démographie pour la gestion et le suivi des statistiques de la culture et l’examen prochain, par le gouvernement, de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture’’.
Pour ce dernier point d’ailleurs, le directeur des Arts a fait une présentation du projet, hier, au cours d’une conférence d’Etats parties.
BIGUE BOB