Publié le 12 Jun 2019 - 20:11
INSTITUTION LUCIE LECLERC DE THIÈS

L’avenir s’assombrit pour 45 candidats au Bac

 

Installée l’année dernière à Thiès ‘’sans arrêté d’autorisation’’, l’institution Lucie Leclerc présente cette année 45 candidats au baccalauréat, toutes séries confondues. Des potaches inscrits comme des candidats individuels et non officiels, au risque de ne pas être repêchés ou orientés au besoin. Cette situation affecte leurs parents qui ont annoncé, hier, une plainte contre la responsable pour escroquerie.

 

Les élèves, candidats au baccalauréat de l’institution Lucie Leclerc, sont dans une peur et une confusion totales. Inscrits légalement dans cette école pour préparer leur examen qui aura lieu le 1er juillet prochain, ces derniers, lors de l’épreuve anticipée de philosophie, ont remarqué des bizarreries dans leurs convocations. Il y est mentionné : ‘’candidats individuels’’ au lieu de ‘’officiels’’. Et pour cause, l’école, décentralisée à Thiès depuis l’année scolaire 2017-2018, semble ne pas disposer d’un arrêté d’autorisation. D’ailleurs, les candidats de l’année dernière ont finalement été inscrits au complexe de Dakar de la même institution, afin de pouvoir passer leur examen en toute quiétude. Les 45 candidats de la session de juillet prochain risquent de subir le même sort. C’est pourquoi ils ont investi les rues de la cité du Rail, après l’anticipée de philo, pour réclamer la lumière sur cette affaire qu’ils qualifient ‘’d’escroquerie’’.

Hier, ce sont leurs parents qui ont mis à profit une conférence de presse pour hausser le ton. ‘’Nous avons confié nos élèves à cette école. Une école en laquelle on avait confiance. Mais, après l’anticipée de philo, on s’est rendu compte que nos enfants, pourtant inscrits en candidats officiels, sont devenus individuels. Une chose que nous ne saurions tolérer, parce que nous payons très cher dans cette école. C’est l’école la plus chère à Thiès. On paie 40 000 F Cfa à la fin de chaque mois. Cette situation peut occasionner des répercussions morales sur nos enfants. Nous n’allons pas accepter qu’ils soient pénalisés. L’année dernière, le même cas a été noté ici. Mais, en début d’année, le directeur technique et des études nous a fait comprendre que ce problème était résolu. Alors que rien n’est fait’’, a regretté le président de l’association des parents d’élèves (Ape).

 Poursuivant son propos, Libasse Barre, visiblement très remonté contre les autorités de l’institution Lucie Leclerc de Thiès, informe que ses camarades et lui ‘’envisagent sérieusement’’ de porter plainte contre la responsable (une certaine Mme Sy) pour escroquerie.

‘’On pense avoir été arnaqué’’

Aussi, indique-t-il que ne pas ester en justice serait synonyme de donner raison au camp adverse. ‘’On envisage sérieusement de porter plainte, parce que nous avons en face de nous des personnes qui ne nous prennent pas au sérieux. Et cela ne doit pas continuer. On va ester en justice. D’ailleurs, nous allons rencontrer, aujourd’hui, le procureur de la République près le tribunal de Thiès. Nous allons aussi saisir le gouverneur de la région. Nous n’allons pas nous limiter à la dénonciation. On va porter plainte pour escroquerie. Au début, on a eu confiance au personnel et cru à tout ce qu’il nous disait. C’est un abus de confiance’’, a martelé M. Barre, rappelant que quand cette affaire a éclaté, l’Ape a saisi l’inspecteur d’académie de Thiès, Pape Baba Diassé, pour qu’il agisse, mais en vain.

Ainsi, le professeur de mathématiques soutient que tout ce que souhaitent ses camarades et lui, c’est que leurs enfants passent le baccalauréat en tant que candidats officiels ou qu’ils soient considérés comme des cas spéciaux.

‘’Nous avons confié nos enfants à une école qui n’a pas d’arrêté d’autorisation. On pensait avoir bien fait, parce l’administration nous faisait croire que c’était une bonne école et détenait tous les papiers légaux. On ne savait pas que cette école, qui existe depuis 1998, ne disposait de ces documents. Ce que nous ressentons aujourd’hui, c’est du mépris, parce qu’on a été arnaqué. C’est inhumain. Mais s’il y a une personne qui va porter plainte, ce sera moi.

Nous voulons que nos enfants passent le Bac dans la sérénité. Là, ils sont troublés’’, a rouspété Libasse Barre. Dénonçant, en même temps, les difficiles conditions (manque criard de tables-bancs, absence de lampes dans les salles de cours, manque d’hygiène et promiscuité dans les toilettes, administration inexistante…) dans lesquelles travaillent les élèves, le président de l’association des parents d’élèves de Lucie Leclerc demande à l’État de sévir afin de résoudre au plus vite cette question. Car, estime-t-il, l’Ia a des pouvoirs limités.

De son côté, le Dr Moussa Sène, membre de l’Ape, pense aussi que leurs enfants ne méritent pas un tel sort et qu’ils doivent subir le restant des épreuves du Bac ‘’sans aucune pression. Mais avec une sérénité absolue, parce que le Bac est un examen social très compliqué’’.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

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